Ligue 1: l'OM s'appuie sur Aubameyang le paradoxal
Comme l'OM, il brille sur la scène européenne mais cale complètement en Ligue 1: auteur d'un beau et important triplé jeudi contre l'Ajax Amsterdam, Pierre-Emerick Aubameyang sera de nouveau attendu dimanche contre Rennes par le public marseillais, qui exige beaucoup de lui.
Aubameyang, c’est sept buts en autant de matches européens avec l'OM. Mais, en L1, il n'en a inscrit qu'un seul, contre Le Havre, il y a près de deux mois.
Le club marseillais et l'avant-centre gabonais avancent donc en parallèle. Si Marseille est 12e en championnat, c'est surtout parce que ses attaquants ne marquent pas. Et si l'OM est déjà qualifié pour la suite de la Ligue Europa, c'est notamment parce qu'Aubameyang s'y trouve à l'aise.
Jeudi, avant le match contre l'Ajax, son nom a été sifflé par le Stade Vélodrome, comme celui de Joaquin Correa. Tous les autres joueurs ont été applaudis et encouragés par un public qu'on sent sur un fil, partagé entre sa passion pour le club et son exaspération face aux résultats décevants.
- "Un but de malade" -
Sur le terrain, Aubameyang a répondu avec un triplé bienvenu mais aussi avec un langage corporel sans ambiguïté: après son premier penalty, il n'a pas célébré; après son deuxième but, un retourné absolument magnifique, il a serré les dents et frappé sa poitrine, visage toujours fermé; et sur le dernier but, celui de la victoire 4-3 décrochée dans les dernières secondes sur un nouveau penalty transformé avec sang-froid, il a enfin laissé éclater sa joie et marqué le coup avec son traditionnel salto.
"Je n'étais pas content de tout ce qui se passe, je suis le premier à être mécontent. Il y avait un peu de tout. Je suis un être humain et je suis touché par tout ça. Mais ça n'était pas de la défiance", a-t-il assuré samedi en conférence de presse.
"Je ne fais pas le début de saison que j'aimerais faire et clairement, j'ai les boules. Ca n'était pas un défi envers qui que ce soit. Eux aussi ont envie que je sois bon et que je marque. Je sais que ça va venir", a-t-il promis, avant de souligner le rôle joué par ses équipiers.
"Dans une période comme ça, il faut être fort, mais si on n'est pas entouré de gens positifs, c'est compliqué. Je dois remercier mes équipiers. J'ai eu des petits mots qui touchent, ça remet les pieds sur terre, ça aide à aller de l'avant", a-t-il expliqué.
- "Il a été massacré" -
Du triplé de jeudi inscrit sous les yeux de Josip Skoblar, Tony Cascarino et Jean-Pierre Papin, trois très grands buteurs marseillais du passé, les Olympiens d'aujourd'hui retenaient de leur côté logiquement le sublime ciseau du 3-2. "C'est un but de malade, digne d'un très grand attaquant", a jugé Amine Harit.
Mais ils ont surtout réaffirmé qu'Aubameyang restait, malgré ses statistiques souffreteuses en L1, le principal atout offensif de l'OM. "Ça n'est pas qu'il peut nous faire la différence, c'est qu'il va nous faire la différence", a assuré Geoffrey Kondogbia.
"On ne le découvre pas aujourd'hui. On sait sa qualité et ce qu'il nous apporte. Je le vois libéré depuis qu'il est là, il sait ce qu'il a à faire. Il a des hauts et des bas, comme tout le monde dans le foot", a aussi ajouté le milieu de terrain marseillais.
Son entraîneur Gennaro Gattuso, qui devrait de nouveau le titulariser dimanche, a également pris sa défense. "Je ne veux même pas parler de sa carrière mais juste de ce que je vois dans la semaine, de son caractère, de la personne qu'il est", a d'abord lancé l'Italien.
"Il a été l'un des achats les plus importants de l'été... Il s'appelle Aubameyang, il a peu marqué et il a été massacré. Mais il a mis 200 buts dans sa carrière et il a toujours envie de s'entrainer dur. Donc c'est normal que des soirées comme ça arrivent", a-t-il ajouté.
Il faut maintenant qu'elles arrivent aussi en L1 et plus seulement en Europe.
L.M. Del Campo--ESF