Foot: quatre ans de suspension requis contre Paul Pogba pour dopage
Reverra-t-on Paul Pogba sur un terrain de football? Quatre ans de suspension ont été requis jeudi par le parquet antidopage italien contre le champion du monde 2018 de la Juventus, testé positif à la testostérone en août.
En 2027, Pogba aura 34 ans. Le milieu international français pourrait ne pas pouvoir rejouer d'ici cette échéance, si le réquisitoire du parquet italien est suivi. Un long cauchemar qui se poursuit pour l'ancien métronome des Bleus.
Une source au sein du club turinois a confirmé à l'AFP avoir reçu jeudi matin une "notification de l'autorité antidopage, avec quatre ans (de suspension) requis", corroborant une information de médias italiens.
Ce réquisitoire est conforme à la peine maximale encourue par Paul Pogba, selon le Code mondial antidopage. Mais la suspension peut toutefois être réduite de moitié si le Français démontre une non-intentionnalité. Elle peut même être limitée à quelques mois si l'usage de la substance a eu lieu "hors compétition et n'est pas lié à son niveau de performance".
Le joueur, âgé de 30 ans, a été contrôlé positif en août, à l'occasion du match entre Udinese et la Juventus, rencontre de la première journée du championnat italien qu'il n'avait pas disputée.
Moins d'un mois après sa suspension à titre provisoire le 11 septembre par l'agence italienne antidopage (Nado), Pogba avait appris que l'analyse de son échantillon B confirmait la présence de métabolites de testostérone, hormone de la fertilité et de la sexualité masculine qui favorise le développement musculaire.
Pour expliquer ce contrôle antidopage positif, l'entourage de "La Pioche" a fait savoir en septembre que les métabolytes de testostérone proviendraient d'un complément alimentaire prescrit par un médecin que le joueur a consulté aux Etats-Unis.
- Une année et demie de cauchemar -
Depuis l'annonce de son contrôle positif, Pogba ne peut plus s'entraîner avec la Juventus Turin. Le club piémontais, où il est revenu en juillet 2022 après six saisons à Manchester United, a suspendu le versement de son salaire estimé à 8 millions d'euros par an jusqu'en 2026.
Cette affaire de dopage est l'ultime contre-coup d'une année et demie cauchemardesque pour Pogba.
Sur les terrains, il n'a fait la saison dernière que dix apparitions sous le maillot de la Juve, en raison notamment d'une blessure au ménisque du genou droit, dont il a fini par se faire opérer en septembre. Trop tard pour que le buteur en finale de la Coupe du monde 2018 puisse disputer le Mondial-2022 au Qatar.
Interrogé début octobre, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps n'avait pu que constater la mise "entre parenthèses" de la carrière de Pogba, 91 sélections au compteur pour 11 buts.
"J'espère pour lui qu'il retrouvera le sourire, la pleine possession de ses moyens et le terrain", avait estimé Deschamps.
"Le foot perd un joueur extraordinaire", avait déclaré, plus catégorique, l'entraîneur de la Juve Massimiliano Allegri.
Mais c'est loin des terrains que le joueur d'origine guinéenne a vécu le pire.
Il a été séquestré en mars 2022 pendant trois heures par trois amis d'enfance et deux vieilles connaissances du quartier où les Pogba ont grandi à Roissy-en-Brie, près de Paris, qui voulaient lui soutirer 13 millions d'euros en faisant intervenir deux hommes cagoulés et armés de fusils.
Dans cette affaire de tentative d'extorsion en bande organisée est notamment impliqué l'un de ses frères, tandis que sa mère, sa femme ou encore son agente ont fait été la cible de menaces.
Mi-septembre, à Paris, Pogba a été confronté pendant cinq heures à cinq de ses proches mis en examen, soupçonnés d'avoir joué un rôle dans sa séquestration.
M.Echeverria--ESF