L1: Le 3-5-2 marseillais, pour une fois ou pour durer ?
Gennaro Gattuso a accepté de mettre son "credo footballistique" de côté: alors qu'il n'est pas un adepte des défenses à trois, l'entraîneur de l'OM a choisi ce système mercredi contre Lyon et la réussite de l'expérience pourrait le pousser à la renouveler dimanche à Lorient.
Face à Lyon mercredi (3-0), tout a parfaitement fonctionné et c'est comme si toutes les pièces du puzzle OM avaient enfin trouvé leur place.
Le duo d'attaquants Vitinha-Aubameyang a été efficace et épanoui, les pistons Lodi et Murillo ont multiplié montées bien senties et centres dangereux alors que les trois défenseurs centraux, Balerdi, Gigot et Mbemba, ont facilement retrouvé leurs repères de l'ère Igor Tudor.
L'invraisemblable faiblesse lyonnaise a joué sa part dans la réussite marseillaise du soir, bien sûr, mais le schéma tactique a aussi semblé particulièrement adapté aux forces et aux faiblesses de l'OM.
"On avait étudié Lyon et quand tu perds Kondogbia et Rongier, tu as forcément des joueurs différents", a expliqué Gattuso, interrogé mercredi sur ce passage du 4-3-3 ou 4-2-3-1, les deux systèmes qui ont sa préférence, au 3-5-2.
"Je mets un peu de coté mon égo et mon credo footballistique, a souri l'Italien. On a pensé qu'à trois, on pouvait bien construire de derrière et créer de la supériorité numérique sur les côtés."
Evidente après coup, la réussite du pari n'était pourtant pas garantie de prime abord, si l'on en croit Gattuso. "Quand on a commencé à travailler ce système, les joueurs n'étaient pas convaincus à 100%. Mais ils ont été bons, ils y ont cru et on a fait le match qu'on espérait", a expliqué l'ancien Milanais.
- Pas de tapis rouge -
Au point de reconduire la même tactique dimanche sur la pelouse de Lorient ? Voire d'en faire la formule prioritaire de son OM ? Le technicien italien reste prudent.
"On verra. Si j'étais sûr de gagner tous les matchs en jouant à trois derrière, je jouerais toujours à trois derrière. Mais encore une fois, ça n'a pas été facile de préparer ce match. Au départ, je voyais des visages pas très convaincus", a-t-il expliqué.
"J'ai pris mes responsabilités et on a insisté. On a décidé d'être prêts à mourir de cette façon et on a été récompensés. Mais maintenant, on verra en fonction des adversaires et de comment ils jouent. Si on ne peut pas jouer en 3-5-2, on jouera autrement", a aussi prévenu le Calabrais.
Surtout, Gattuso sait bien que les victoires ne se construisent pas uniquement au tableau noir.
"C'est trop réducteur de dire qu'on a gagné grâce à un système de jeu. Il faut féliciter les joueurs parce que l'équipe était prête à combattre et à courir. Le schéma nous a aidé mais il y a surtout eu la volonté de gagner des duels, de jouer sous pression. Les joueurs ont beaucoup donné", a détaillé le champion du monde 2006.
Et vendredi, en conférence de presse d'avant-match, Gattuso a encore rappelé que l'OM, toujours seulement 8e au classement, n'était pas redevenu un cador par la simple grâce d'un 3-5-2 et d'une victoire contre la lanterne rouge lyonnaise.
"Après un match comme ça, j'ai toujours peur de faire un pas en arrière. On est sur le fil du rasoir et on ne peut pas faire l'erreur de regarder qui est devant au classement. On doit penser à Lorient. Si on pense qu'ils vont sortir le tapis rouge on n'a rien compris. Ils nous attendent le couteau entre les dents."
C.Aguilar--ESF