C1: Manchester United et l'Europe se séparent, en mauvais termes
Manchester United a plié face au Bayern Munich (1-0), mardi, et quitté la Ligue des champions sur une quatrième défaite en six matches, terminus d'une phase de groupes désastreuse et conclue à la dernière place, là où l'Europe se termine.
Les Anglais ont mis l'impact et la détermination qu'il fallait pour ravir leurs supporters et faire douter leur adversaire allemand, au moins jusqu'à la pause, mais la magie n'a jamais vraiment opéré dans leur "théâtre des rêves" d'Old Trafford, dont le surnom commence à prendre la poussière.
Leur espoir de survie dans la grande Coupe d'Europe ne tenait qu'à un fil lors de l'ultime journée: une victoire contre le Bayern, invaincu depuis six ans en phase de groupes, et un match nul, dans le même temps, entre Copenhague et Galatasaray.
Ils n'ont eu ni l'un, ni l'autre, et terminent juste derrière les Turcs (3e, 5 points), comme lanterne rouge (4e, 4 points) d'une poule éclairée par la toute puissance des Bavarois (1er, 16 pts), qualifiés avec Copenhague (2e, 8 pts) pour les huitièmes de finale de C1.
Les voilà donc mis à la porte de toute compétition européenne, un vrai fiasco pour la famille Glazer et son club aux trois titres en Ligue des champions, engagée dans un processus de vente qui n'en finit plus de s'étirer.
Mardi, les joueurs ont affiché un visage conquérant, malgré l'enjeu de la soirée et les coups du sort qui l'ont accompagnée: le défenseur central Harry Maguire a dû sortir sur blessure, en fin de première période, et son associé français Raphaël Varane l'a imité en fin de seconde, probablement à cause d'un pépin physique également.
- Coman, tueur d'espoir -
L'état d'esprit n'a pas suffi, toutefois, pour contrer la force de frappe du Bayern.
La défense a plutôt bien muselé Harry Kane, revenu en Angleterre pour la première fois avec son nouveau club. Mais elle a cédé bien trop facilement sur une passe décisive du N.9 à destination de Kingsley Coman (71e, 1-0), montrant sur une action la fébrilité trop souvent affichée sur la scène européenne.
L'équipe d'Erik Ten Hag termine son aventure avec quatre défaites et quinze buts encaissés en six matches, soit 2,5 par rencontre en moyenne, le pire total d'un groupe assez ouvert au départ, pourtant.
Les troupes du Néerlandais n'ont pas perdu la bataille mardi, mais bien avant.
Le double affrontement contre Galatasaray (défaite 3-2 puis nul 3-3), notamment, n'a ramené qu'un point aux Anglais, rapidement devant au score, mais incapables de conserver leur avantage durant ces deux rencontres, malgré cinq buts inscrits.
A l'aller, un doublé de Rasmus Hojlund leur a permis de mener à deux reprises, à domicile, avant de se faire rattraper puis dépasser sur un dernier but de Mauro Icardi qui, deux minutes plus tôt, avait raté un penalty.
A Istanbul au retour, ils ont laissé filer un avantage de deux buts et concédé un match nul, par la faute notamment du gardien André Onana.
Une victoire lors d'un de ces deux duels leur aurait permis, au moins, d'accrocher la troisième place synonyme de barrages en Ligue Europa. Ils n'auront même pas le droit à ce lot de consolation.
B.Vidal--ESF