Ligue 1: Reims doit se relancer avec Still
Après la polémique et le démenti d'un départ vers Sunderland, Will Still entame 2024 avec une pression supplémentaire et la volonté de faire passer un nouveau cap à Reims, qui se déplace à Monaco samedi (17h00) lors de la 18e journée de Ligue 1.
Si le Stade de Reims a globalement réussi sa première partie de saison, avec huit victoires en 17 rencontres de Ligue 1, son meilleur total à ce stade de la compétition au XXIe siècle, la fin d'année n'a pas été de tout repos. Son jeune entraîneur, Will Still (31 ans), a affronté sa première tempête médiatique, face aux rumeurs l'envoyant sur le banc de Sunderland (deuxième division anglaise).
"Je ne dirais pas que c'était une tempête, nie sans détour l'entraîneur de nationalités belge et britannique. Cela ne va pas m'affecter, je ne vais pas changer ma méthode de communication ou mon franc-parler. Le message que je veux faire passer, c'est que je ne me prends pas pour un autre et que je ne suis pas arrogant. Je suis Will, ça a suffi pour un an, ça suffira pour le reste de ma carrière."
Toujours affable et ouvert, le Belge continue de manier l'humour, comme il y a un mois, quand il avait justifié ses allers-retours Outre-Manche par sa relation amoureuse avec une Anglaise. "J'étais d'ailleurs à Londres, pendant la trêve, s'amuse-t-il. J'ai vu ma copine, ma famille, des matches de Premier League... J'ai essayé de déconnecter pendant deux ou trois jours, mais la reprise est vite venue."
- Reims en perte de vitesse -
Habile pour repousser la polémique, Still doit désormais relancer Reims, défait à quatre reprises lors de ses six derniers matches de l'année. Cinquième jusqu'à la quatorzième journée, le club de la Marne est désormais huitième avec 26 points, tout près de Marseille (25 points), qui occupe la place la plus basse pour une compétition européenne.
Participer à la Ligue Europa ou la Ligue Europa Conférence constitue une ambition légitime du club rémois, en pleine progression sur la scène nationale, après sa onzième place la saison dernière. Or, pour l'instant, le compte n'y est pas.
L'année a toutefois bien commencé pour les joueurs de Still, vainqueurs (3-0) sur la pelouse de Dinan-Léhon (National 2) dimanche dernier en 32e de finale de Coupe de France malgré un groupe largement remanié. Reims est en effet privé de six joueurs qui disputent les Coupes d'Afrique (Abdelhamid, Richardson, I. Diakité, O. Diakité) et d'Asie (Ito, Nakamura) des nations et le groupe ne va pas bouger cet hiver.
- "Pas de recrutement" -
"Le message a été clair de la part de la direction, il n'y aura pas de recrutement. Les jeunes sont là et on s'adapte", répète Still.
Parmi eux, le jeune attaquant Mamadou Diakhon (18 ans) s'est déjà montré décisif en inscrivant un doublé lors de sa première titularisation en Coupe de France. "On a une bonne équipe et des joueurs qui peuvent remplacer les absents, estime Mohamed Daramy, l'attaquant titulaire (deux buts, quatre passes décisives) et la recrue la plus chère de l'histoire du club champenois. Ce sera difficile, mais on doit rester soudés, car on veut terminer dans les six meilleurs et être européen."
Pour y parvenir, les Rémois doivent remporter un match contre une équipe mieux classée qu'eux, ce qu'ils n'ont réussi à faire qu'une seule fois, à Lille (2-1, le 26 septembre).
Et ce malgré des matches intéressants, comme ce fut le cas contre Monaco, à l'aller (défaite 3-1, le 7 octobre). "Quand on met en difficulté ces équipes, il faut savoir prendre les moments importants, mais on ne l'a pas encore fait. À nous de rectifier ça si on veut grappiller quelques points et quelques places", exhorte Still.
En tout cas, le technicien belge promet d'être ambitieux sur le Rocher. "Avec les absences, on va devoir adapter notre plan de jeu, mais ça ne va pas nous empêcher de proposer quelque chose. Je refuse d'aller là-bas pour m'écraser, attendre et les regarder jouer. Tant que je serai là, ça n'existera pas." À Reims, pas de changement de Still.
P.Avalos--ESF