Euro de hand: Andy Schmid, l'adieu à la garde suisse
Nikola Karabatic n'est pas le seul monument du hand à s'éclipser des parquets à l'issue de la saison. Face à lui dimanche à l'Euro, le Suisse Andy Schmid, 40 ans, dispute son dernier tournoi avant de remiser les pots de résine.
La longévité de ce demi-centre, membre du club fermé des joueurs dépassant les mille buts - 1.077 - l'a même fait côtoyer sur les terrains allemands, deux saisons durant, le sélectionneur français Guillaume Gille quand ce dernier évoluait à Hambourg et Schmid à Rhein-Neckar.
"C'est aussi un vieux", sourit +Gino+ Gille, 47 ans, à propos de son futur homologue à la tête de la "Nati" à partir de 2024.
"On en a un aussi chez nous, à peu près du même âge, et qui court encore très bien", glisse-t-il en référence à Nikola Karabatic, 40 ans en avril. "Schmid a aussi une sacrée science du jeu et, malgré son âge, il est encore très vif. Il est attiré par le but ou par les passes décisives, doté d'une grande vista au poste de demi-centre ou d'arrière-gauche. C'est vraiment un poison permanent." Capable de plus que ses deux buts (en 8 tirs) mercredi, quand un autre Andy, le gardien allemand Andreas Wolff, l'avait écoeuré lors du lourd revers contre l'Allemagne (27-14).
- Desbonnet en garde un mauvais souvenir -
"Je l'avais joué avec Nîmes à l'époque en Coupe d'Europe quand il évoluait à Rhein-Neckar, se rappelle le portier français Rémi Desbonnet. Ça n'a pas été nécessairement une très bonne expérience pour moi." C'était en 2020 et Schmid lui en avait passé huit.
Actuellement à Lucerne, Andre Schmid (de son véritable prénom) a évolué douze ans à Rhein-Neckar qui a retiré en 2022 le maillot floqué N.2 du quintuple meilleur joueur de Bundesliga (2014-2018).
En Allemagne, Schmid est une star dans la partie alémanique mais un quasi inconnu côté romand, moins porté sur le ballon collant. Marié à une ex-joueuse professionnelle de football norvégienne, ce passionné de son sport a publié un livre pour enfants sur le thème du handball après une discussion avec les deux siens.
Après quatre mois d'absence en raison d'une blessure à un tendon d'Achille, le quadra n'a retrouvé les salles de hand qu'en octobre, après des semaines de préparation intense avec un préparateur physique personnel. A temps pour cet ultime rendez-vous en Allemagne, son autre pays.
"Comme +Niko+, il fait sa dernière année donc il a aussi à cœur de bien jouer", imagine l'ailier gauche des Bleus Hugo Descat.
"J'essaie de ne pas trop y penser", livre l'intéressé suisse. "Je m'efforce de me concentrer sur les matches, sur l'équipe et pas sur ma personne. Évidemment, c'est quelque chose de disputer son dernier tournoi mais je tâche de mettre les émotions de côté dans cet Euro."
Les propos de ses adversaires de dimanche en disent long sur l'aura du demi-centre dans la planète handball. "Je suis très heureux de pouvoir l'affronter, lance Rémi Desbonnet. Parce que je n'ai pas eu l'occasion souvent."
M.Hernández--ESF