El Siglo Futuro - Open d'Australie: quand Mannarino défie Djokovic à l'aveuglette

Madrid -
Open d'Australie: quand Mannarino défie Djokovic à l'aveuglette
Open d'Australie: quand Mannarino défie Djokovic à l'aveuglette / Photo: © AFP

Open d'Australie: quand Mannarino défie Djokovic à l'aveuglette

Jeu comme personnalité atypiques, Adrian Mannarino va défier le N.1 mondial Novak Djokovic en huitièmes de finale de l'Open d'Australie dimanche mais, si tout va bien, il ne le découvrira qu'au tout dernier moment, comme à chacun de ses matches.

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Sa ligne de conduite -apprendre l'identité de ses adversaires à la dernière minute-, rappelée en conférence de presse la veille, a tant interloqué les journalistes serbes venus le questionner sur son face-à-face avec Djokovic qu'ils ont aussitôt quitté la salle.

Un peu plus tôt, au bout de son marathon de pas loin de cinq heures avec l'Américain Ben Shelton (16e), l'intervieweur à même le court avait déjà pris soin de ne pas évoquer son prestigieux adversaire à venir.

"Disons qu'en moyenne, c'est environ une heure avant", estime Mannarino, quand on lui demande à quel moment il apprend généralement ce qui l'attend. "J'essaie toujours que ce soit le plus tard possible, parce que je ne veux pas trop réfléchir."

"A chaque fois, c'est différent. Aujourd'hui (vendredi), j'étais au restaurant (du tournoi), je regardais juste sur quels courts mes amis Mahut et Roger-Vasselin jouaient (en double) et, en regardant l'écran, j'ai vu mon match" annoncé, raconte le N.1 français, mieux classé que jamais et qui étrenne son statut de top 20 en Grand Chelem (19e), à 35 ans.

Au tour précédent, "le chauffeur qui m'a conduit le matin de mon match a simplement voulu être sympa et m'a dit +Bonne chance contre M. Munar+, il ne savait pas...", poursuit-il.

Sans savoir qu'il allait le retrouver en face de lui en huitièmes de finale, Mannarino avait cependant livré ses impressions sur la saison à venir, et donc forcément sur Djokovic, en amont du Grand Chelem australien.

- Douze heures, quinze sets -

"Quand je vois Djokovic évoluer, je n'ai pas l'impression qu'il soit moins bien physiquement avec le temps, je n'ai pas l'impression qu'il ait la moindre petite faiblesse", observait-il, du haut de ses 20 ans de carrière.

"Tant qu'il évoluera à ce niveau-là, il ne va pas se passer grand-chose (de nouveau), il y aura peut-être une petite défaite ou deux en plus, mais à chaque fois qu'on commence un Grand Chelem, il est largement favori, ajoutait-il. Ce serait sympa qu'il y ait un peu de changement mais je ne le vois pas trop arriver pour l'instant."

"Il y a trois, quatre joueurs qui peuvent l'embêter, Alcaraz, Daniil (Medvedev), mais le reste...", considérait le gaucher français, en s'incluant dans le lot.

La mission apparaît pourtant d'autant plus impossible que l'Open d'Australie est le terrain de jeu préféré de Djokovic.

Il y a triomphé à dix reprises depuis 2008 et y est en quête d'un 25e sacre inédit en Grand Chelem.

Après deux premiers matches chahutés, avec un set égaré à chaque fois, le N.1 mondial a retrouvé des couleurs au troisième tour.

Quand il entrera sur la Rod Laver Arena dimanche après-midi, Mannarino aura lui déjà passé près de douze heures et joué quinze sets sur les courts du Melbourne Park: le parcours qui l'a mené jusqu'à Djokovic et au cinquième huitième de finale en Grand Chelem de sa carrière a consisté en trois matches à rallonge en cinq manches.

En quatre précédentes confrontations, qui remontent toutes entre 2016 et 2018, Mannarino, n'a arraché qu'un set au champion serbe.

A.Fernández--ESF