Basket: Diaw fait taire les "Boris Ciao" et poursuit son rêve en Coupe des Landes
"La NBA a Wemby, nous on a Boris": samedi soir dans une ambiance survoltée, l'équipe de la star retraitée Boris Diaw a éliminé le Real Chalossais, tenant de la Coupe des Landes, qui déchaîne les passions dans ce département fou de basket.
Les 2.400 places de l'Espace François-Mitterrand de Mont-de-Marsan, la plus grande salle du département, sont parties en à peine quelques heures pour ce qui n'était "qu'un" huitième de finale. "On aurait facilement pu doubler la capacité", estime Barbara Canlorbe, présidente du comité des Landes de basket, qui recense plus de 9.000 licenciés.
"Boris attire les gens et le challenge de cette équipe aussi", sourit Barbara Canlorbe. À l'été 2023, l'ancien champion NBA Boris Diaw et ses amis, anciens pros ou semi-pros, se lancent pour défi de jouer cette fameuse Coupe des Landes, compétition amateur qui oppose l'ensemble des équipes du département, et reprennent leur licence à Biscarrosse, inscrit dans les tréfonds des divisions amateurs.
Après une qualification tranquille au tour précédent, le tirage au sort leur a attribué le tenant du titre comme adversaire en huitième de finale. Finalement vainqueur 103 à 82, Biscarrosse a démarré le match avec 42 points d'avance du fait des six divisions d'écart qui la séparait du Real Chalossais (Nationale 3, cinquième échelon national), comme le veut la règle.
- "Le sacre ultime" -
Samedi soir, alors que les quadragénaires de Biscarrosse s'échauffent aux abords du terrain avant le début du match, les supporters adverses "chambrent", leur chantent "Boris Ciao" sur l'air de "Bella Ciao".
Nathan, 20 ans, étudiant et "supporter du Real depuis ses trois ans" s'époumone pour se faire entendre. "La Coupe c'est le sacre ultime pour un Landais, ça représente l'ambiance, l'unisson entre les clubs, notre identité !"
Au coup d'envoi, des dizaines de rouleaux de papier toilette sont jetés depuis les gradins du Real Chalossais. "La Coupe elle est chez nous" chantent les supporters, brandissant le fameux graal dans la foule.
Dans les gradins, Guy, retraité et ancien joueur de basket, "est venu pour la fête et l'ambiance" mais ne se leurre pas. "On n'a jamais eu une confrontation comme celle-là, l'équipe de Diaw va gagner la Coupe des Landes cette année".
De l'autre côté de la salle, en blanc et bleu, des supporters brandissent une pancarte "La NBA a Wemby, nous on a Boris".
Plus de 400 sont venus de Biscarrosse pour encourager leurs stars. Celles-ci ont déjà prévenu, cette saison sera un "one shot", une expérience d'amis d'enfance qui veulent "remettre les pieds dans cette ambiance", comme le dit Cédric Beesley.
- "Terre de basket" -
"Aucune coupe départementale n'engendre autant d'excitation en France", s'amuse l'ancien professionnel formé avec Diaw à Pau-Orthez et passé par la Pro B.
En tribune, Anaïs Besos, 32 ans, et Romane Savalli, 25 ans, joueuses de Biscarrosse savourent le moment.
"Il faut profiter de cette année, on ne revivra certainement pas ça !" "On a toujours été au plus bas, personne ne savait qu'il y avait un club de basket à Biscarrosse avant", sourit Anaïs Besos, ravie de "voir l'excitation dans les yeux des petits".
Pour Christian Ortega, ex-international français et aujourd'hui coach du Stade Montois, présent pour "donner un coup de main" à servir barquettes de frites et sandwichs pour la soirée, "les Landes sont une terre de basket", un département rural dans lequel "chaque village a sa salle et son équipe".
Autrefois jouées dans des petites arènes couvertes, prises d'assaut et vite saturées en fumigènes, les finales hommes et femmes seront déplacées cette année dans les arènes de Mont-de-Marsan, temple de la corrida, qui peut accueillir 8.000 personnes.
X.Cabello--ESF