Euro de hand: pour les Bleus, ne pas se gripper contre la Hongrie
Une demi-finale d'Euro contre la Suède attend déjà vendredi à Cologne les handballeurs français, contraints entretemps d'affronter la Hongrie mercredi (18h00). Comment conserver leur dynamique, sans hypothéquer leur fraîcheur ni passer par l'"apotheke", la pharmacie en allemand ?
"J'ai vécu plein de compétitions avec des scénarios différents, il ne se passe jamais la même chose. Parfois tu es qualifié, tu as un match servant un peu à rien et ça te sort du rythme, observait le capitaine des Bleus Luka Karabatic dimanche. "J'espère qu'on aura acquis suffisamment de confiance dans le groupe pour bien arriver en demi-finale."
Car face aux Hongrois, ils n'ont guère que des points de vie à perdre, en langage de jeux vidéo, très prisés de plusieurs d'entre eux, dont leur maître à jouer Nedim Remili, pour occuper les journées à leur hôtel de Cologne. Établissement où circule un virus grippal parmi les équipes: après l'Allemagne et la Croatie, le voilà dans les organismes français, dont celui de Guillaume Gille, qui toussait mardi en conférence de presse.
- Virus à l'hôtel -
"Il y a des malades vous l'entendez, dit le technicien. On peut l'entendre un peu partout dans les couloirs de l'hôtel. Ça fait partie des désagréments de l'hiver et des sports collectifs de contact où on est 24/24h un peu collés les uns aux autres. Quand le virus entre dans le groupe, on se retrouve avec une potentielle diffusion plus forte."
En prenant en compte cette variable, il s'agit pour les champions olympiques, face à la Hongrie, de conserver leur invincibilité dans ce Championnat d'Europe tout en préservant dans la mesure du possible les cadres les plus sollicités: Dika Mem (232 minutes), Ludovic Fabregas (210), Nikola Karabatic (201) et Nedim Remili (184).
"On ne joue pas notre notre vie sur ce match. L'objectif est d'être en forme, prêt à affronter la Suède dans les meilleures dispositions physiques et mentales", résume Guillaume Gille.
Pour cela "Gino" peut compter sur des rotations déjà nombreuses depuis le début du tournoi puisque six autres joueurs de champ affichent aussi plus de 100 minutes sur le terrain.
- Pas d'impasse -
Quant aux autres, ils ont une place aux JO de Paris-2024 dans six mois à gagner. Si à l'Euro, le patron des Bleus dispose de 19 joueurs parmi lesquels il en sélectionne 16 pour chaque match, aux Jeux olympiques, il ne pourra compter que sur un groupe de 14 hommes agrémenté d'un réserviste. Certains présents outre-Rhin manqueront donc l'échéance de l'année, voire d'une vie, cet été.
"C'est une analyse juste, confirme le demi-centre Kentin Mahé. Certains doivent montrer qu'ils sont présents, motivés, prêts à apporter à cette équipe. Cela joue certainement dans la tête des coaches."
À l'entendre, il n'est pas question de faire l'impasse. "Quand on porte ce maillot-là, on ne balance pas les matchs", lance le fils de Pascal Mahé. "Partir en demie avec une défaite et un goût amer, ce n'est pas ce à quoi on aspire. On va jouer le match à fond."
Guillaume Gille le professe: "Ce match est un marchepied vers la demi-finale."
A.Barbero--ESF