Ski de vitesse: le recordman du monde Simon Billy veut aller encore plus vite
Le Français Simon Billy, recordman du monde de ski de vitesse (255,5 km/h en mars 2023), lance son hiver dimanche en Coupe du monde avec pour objectif d'aller encore plus vite... Et il rêve même des Jeux olympiques.
En mars 2023, il s'était élancé du haut de la piste de Chabrières, chez lui à Vars (Hautes-Alpes), et l'avait dévalée dans sa tenue rouge en latex à une vitesse jamais atteinte auparavant, décrochant du même coup le record du monde de cette discipline extrême et son deuxième titre de champion du monde.
"J'ai eu ce record du monde, c'était un rêve de gosse qui s'est transformé en objectif et je l'ai réalisé l'année dernière", a-t-il raconté à l'AFP. "Mais je n'en ai pas assez, maintenant je m'inscris sur autre chose et je veux être le premier à passer la barre des 260 km/h."
Si cet objectif "prendra du temps", comme il le reconnait lui-même, Simon Billy veut s'en approcher dès cette saison, déjà en participant aux étapes de Coupe du monde, puis lors des championnats du monde qui auront lieu en mars, toujours à Vars, sur la seule piste du monde homologuée pour de tels records et dont la pente frise les 100% au départ.
Dans cette discipline de niche, pratiquée par quelques dizaines de passionnés à travers le monde, les skieurs peuvent atteindre 200 km/h en moins de 6 secondes avant d'accélérer encore pour dépasser, pour les meilleurs, les 250 km/h.
"La performance est puissante", raconte le skieur de 32 ans, qui baigne dans le ski de vitesse depuis tout petit puisque son père est un ancien recordman du monde. "Le feeling qu'on ressent à 250 km/h, c'est vraiment trop bon."
A cette vitesse, "on a le temps qui s'arrête et c'est quelque chose d'assez incroyable à vivre", poursuit-il. "Ca dure 15 secondes mais quand je fais mes descentes, j'ai l'impression que c'est interminable et on a vraiment la sensation que le corps se déplace dans le temps et dans l'espace. C'est ultra grisant."
- Bientôt discipline olympique? -
Si le skieur travaille toute l'année pour aller plus vite, il commence depuis peu à s'autoriser un autre rêve: celui de pouvoir participer aux Jeux olympiques.
Le ski de vitesse avait été une épreuve en démonstration aux JO d'Albertville en 1992 mais n'a depuis jamais franchi le cap de l'homologation.
La donne pourrait changer avec l'organisation des Jeux d'hiver en France en 2030 (la candidature française est la seule encore en lice), veut croire Simon Billy.
"Le ski de vitesse aux JO, je me suis toujours interdit d'y penser depuis que je suis petit", confie-t-il. "Mais les choses évoluent possiblement dans le bon sens depuis qu'on sait que la France va probablement avoir les Jeux."
Désormais, le skieur se dit "plutôt optimiste" et assure que différentes décideurs "ont annoncé que le ski de vitesse serait présenté au CIO", le comité international olympique.
Simon Billy aura 38 ans en 2030 mais il s'y voit déjà. "Le ski de vitesse est un sport d'expérience", assure-t-il. "J'ai le physique, j'ai la technique, j'ai l'expérience aussi. Si ça fait partie des Jeux, je ferai partie des skieurs qui vont aller chercher une médaille."
V.Duran--ESF