Euro-2024 de hand: Pour la France, une couronne à reconquérir, face au Danemark
Touchée par la grâce d'un but venu d'ailleurs en demi-finale, l'équipe de France de handball s'attaque à un dernier défi sur le route du titre européen, dimanche (17h45) à Cologne: le Danemark qui ne compte pas abdiquer en finale.
"Quand on s'est réveillé avec Dylan (Nahi), on s'est regardé en se disant, +on a rêvé non ?+", n'en revenait toujours pas Nedim Remili au lendemain du coup franc, déjà légendaire, d'Elohim Prandi.
Si les yeux restaient quasi éteints dans la Kölnarena samedi matin, l'arrière ne flottait pas au royaume des songes. Les Bleus disputeront bien une quatrième finale européenne, dix ans après la dernière, et ils le doivent à cette égalisation à l'ultime seconde du temps réglementaire face à la Suède pour arracher une prodigieuse prolongation et s'y imposer (34-30).
"On en a beaucoup laissé mais le scénario remet un coup de boost, on oublie tous les problèmes, résume Valentin Porte. On a encore plus envie, on sait qu'on a été aidé par une intervention divine."
"Mais si on reste bloqué sur ce qui s'est passé contre la Suède, on risque de ne pas être bien présent pour pouvoir répondre au combat qui nous attend face aux Danois", avertit son sélectionneur Guillaume Gille.
"L'an dernier, on avait fait une grosse demie et on était peut-être trop fiers de ça, donc on essaie de vite se tourner vers la finale, se projette Nedim Remili. On va aller chercher l'or."
Ce métal que les Danois Mathias Gidsel et Mikkel Hansen leur avaient ravi à la dernière marche du Mondial-2023 (34-29) il y a un an, après une demi-finale (déjà) remportée par les Bleus face aux Suédois (31-26).
"Ils ont une telle qualité de soliste entre Gidsel, Pytlick, Hansen ou encore Lauge, qui l'année dernière nous avait mis dix buts en un match alors qu'il sortait de nulle part, rappelle Guillaume Gille. Ils ont des garçons pouvant être décisifs à tous les postes."
-Avec vue sur les JO-
"Je ne crois pas qu'on soit les grands favoris", balaie le gardien danois Niklas Landin, un autre atout des Scandinaves avec son partenaire dans les cages Emil Nielsen. "C'est du 50-50, selon moi. La France a des joueurs de classe mondiale à tous les postes."
Tenir les comptes des duels entre France et Danemark en handball demanderait carton plus long que les sous-bocks servant à passer commande dans les brasseries colonaises.
"Il y a une rivalité depuis ces dix à quinze dernières années", reconnaît Niklas Landin. "Il y a eu tellement de finales France-Danemark. On a pris de l'expérience mais la France reste l'experte des finales, je crois."
Celles des JO de Tokyo avait souri aux hommes de Guillaume Gille (25-23) comme celle de l'Euro-2014 (41-32), qui marquait aussi la dernière apparition des Danois à ce stade.
"Juste avant d'entrer sur le terrain, on s'était dit qu'on voulait gâcher leur fête à Herning", se souvient Nikola Karabatic, qui a remporté toutes ses finales européennes (2006, 2010 et 2014), comme les Bleus.
Ces 41 buts en 2014 demeurent un record dans un match à l'Euro pour l'équipe de France qui avait accompli sa mission de "party crasher" au Danemark.
"La rivalité, c'est la faute des anciens. Les Danois nous en veulent depuis 2014, sourit Nedim Remili. C'est toujours des matchs passionnants, incroyables."
Visage de la nouvelle génération aux commandes des Bleus, l'ancien Parisien, comme Dika Mem ou Ludovic Fabregas, n'a encore jamais conquis la couronne continentale.
Remporter l'ultime tournoi international avant les Jeux olympiques de Paris-2024, dans le sillage des handballeuses françaises au Mondial le mois dernier, lancerait parfaitement les hommes de Guillaume Gille dans ce qui s'annonce comme l'année d'une vie.
K.Baro--ESF