Foot: comment le rêve de Xavi sur le banc du Barça a viré au cauchemar
Quelques mois après avoir remporté le titre de champion d'Espagne, l'entraîneur du FC Barcelone Xavi Hernandez a annoncé samedi qu'il quitterait le club à la fin de la saison, après une nouvelle déroute collective catalane.
L'ex-milieu de terrain de 44 ans, qui a brillé pendant 17 ans sous le maillot blaugrana en tant que joueur, avait répété à plusieurs reprises qu'entraîner son club formateur était "un rêve", après une première expérience au Qatar.
Mais comme de nombreux techniciens avant lui, Xavi a fini par craquer sous la pression, déclarant qu'entraîner le FC Barcelone était au final "cruel et désagréable", après le revers 5-3 contre Villarreal samedi qui a repoussé les champions à 10 points du Real Madrid (1er).
"Le 30 juin, je quitterai le club, c'est une décision que j'ai prise avec le président, avec le staff", a déclaré le coach catalan en conférence de presse, alors qu'il avait prolongé son contrat jusqu'en 2025.
"Je pense que la situation mérite un changement de cap et, en tant que +Culer+ (surnom des supporters barcelonais, ndlr), je ne peux pas permettre que cette situation perdure", a-t-il ajouté, souhaitant que son départ "apaise la situation générale" du club, qui joue "avec trop de tension".
- Trois titres perdus en trois semaines -
"Adieu à la Liga, Adieu à Xavi" a titré le quotidien sportif AS, qui estime que le club catalan a perdu hier toute chance de conserver sa couronne, au terme d'un énième match raté démontrant les difficultés défensives du champion.
"A dix points du Real, le Barça a perdu trois titres en trois semaines" note son concurrent Marca, le club catalan ayant subi deux humiliations en finale de la Supercoupe d'Espagne contre le Real (4-1) et en quart de finale de la Coupe du Roi contre Bilbao (4-2), précipitant la décision de Xavi.
Les supporters barcelonais, dans l'euphorie d'un premier titre en Liga depuis 2019, glané devant le grand rival madrilène, espéraient que la seconde année du mandat de l'ex-numéro 6 soit celle d'un retour du "grand Barça", qui a dominé le football européen pendant une décennie grâce à son jeu collectif.
Et c'était bien l'objectif, répété à plusieurs reprises par l'entraîneur barcelonais: que le Barça retrouve sa place parmi les grands d'Europe en retrouvant "l'excellence" sur le terrain.
Mais celle-ci n'est apparue que par séquence, le club devant sa couronne à sa superbe défense, qui n'a encaissé que 20 buts en 38 matches de Liga, et à son efficacité devant le but (une majorité de victoires par seulement un but d'écart).
- Faillite collective -
Très critiqué dans la presse et sur les réseaux sociaux, le FC Barcelone produit depuis le début de la saison 2023/24 un jeu collectif indigne de son histoire et de son ADN, inculqué par le Néerlandais Johan Cruyff.
Il est surtout plombé par une défense méconnaissable, qui a déjà encaissé 29 buts en 21 matches en Liga, et 19 en 8 rencontres toutes compétitions confondues en 2024.
De son propre aveu, la formation de Xavi "a offert trop de choses" à ses adversaires pour rester compétitive. Elle a aussi manqué cruellement de réalisme devant le but, à l'image d'un Robert Lewandowski bien moins tueur qu'avec le Bayern Munich et qui semble perdu sur le front de l'attaque catalane à 35 ans.
Arrivé en 2021 à l'un des moments les plus difficiles de l'histoire de Barcelone, dans une situation économique et sportive catastrophique après le départ de Lionel Messi, Xavi pourra néanmoins se consoler en rappelant qu'il a ramené le club catalan en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Les observateurs et les supporters lui opposeront une statistique implacable: malgré toute sa bonne volonté, Xavi Hernandez est désormais l'entraîneur espagnol ayant concédé le plus de défaites sur le banc blaugrana (26), loin devant les Guardiola et Luis Enrique.
A.Navarro--ESF