JO-2026: bobsleigh, luge et skeleton foncent vers Cortina
Les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton des JO-2026 devraient avoir lieu sur une piste encore à construire à Cortina, ont annoncé les organisateurs mardi qui continuent toutefois en raison d'un calendrier serré de travailler sur un plan B.
Le comité d'organisation des JO-2026 de Milan Cortina s'était engagé auprès du Comité international olympique (CIO) à annoncer d'ici au 31 janvier le site où en découdront les meilleurs pilotes de bobsleigh, luge et skeleton de la planète du 6 au 22 février 2026.
Il a tenu parole à l'issue de son conseil d'administration mardi à Milan. Mais, comme s'il était échaudé par le feuilleton autour de cette piste qui dure depuis des mois et qui a singulièrement écorné son image, son annonce contient bien des précautions.
A deux ans de l'échéance, Cortina d'Ampezzo est désormais l'option privilégiée, mais pas encore définitive.
Le dossier va maintenant passer entre les mains de la Simico, la société chargée de la livraison des infrastructures olympiques pour les JO-2026.
C'est elle qui a lancé fin décembre un appel d'offres pour une version dite "light", moins onéreuse que le projet initial, abandonné en 2023, d'une nouvelle piste à Cortina, sur le site où avaient eu lieu les épreuves de bobsleigh des JO-1956.
- 81,6 millions d'euros -
Le géant italien du BTP Pizzarotti s'est porté candidat pour un marché d'un montant de 81,6 millions d'euros et une livraison en mars 2025.
"Le comité d'organisation Milan Cortina 2026 attend avec optimisme la décision de la Simico sur les travaux du centre de glisse de Cortina", ont reconnu les organisateurs.
Mais, ont-ils aussitôt précisé, "compte tenu des avis négatifs reçus du CIO et des Fédérations internationales (de luge et bobsleigh), préoccupés par les délais serrés qu’imposent les travaux", il ont décidé "de ne pas interrompre le dialogue avec les gestionnaires de pistes existantes" hors d'Italie, pour disposer d'"un éventuel plan B".
Des trois options à leur disposition --Cortina, Cesana, piste des JO-2006 de Turin mise en sommeil et à rénover, ou piste à l'étranger--, la construction d'une nouvelle piste dans la station huppée des Dolomites est en effet la plus risquée, si près de l'échéance, et la plus coûteuse.
Elle est aussi la plus redoutée par le CIO qui était lui partisan d'une délocalisation --inédite pour des JO d'hiver-- à l'étranger, en Suisse ou Autriche voisines.
- "Inacceptable" -
Comme l'a rappelé récemment Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux, "depuis le début, nous pensons que la construction d'une piste est un dossier complexe, en termes de coût, de réutilisation et de calendrier".
Les organisateurs des JO-2026 sont conscients que leur décision va déplaire au CIO et qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur, ou même au retard.
"Nous sommes en contact permanent avec le CIO et les fédérations Internationales", ont-ils assuré, avant de lancer un avertissement au futur constructeur de la piste: "les tests de pré-homologation ne peuvent en aucun cas avoir lieu au-delà du mois de mars 2025".
Ils ont donc 15 mois pour construire une piste qui, dans son projet initial, mesurait 1.445 m de long sur un terrain présentant une déclivité moyenne de 8,5% et comportait 16 virages et de nombreux équipements de refrigération.
Le dossier de cette piste pour les sports de glisse empoisonne depuis plusieurs mois les organisateurs et leurs relations avec le Comité international olympique (CIO).
En octobre dernier, ils avaient annoncé durant la 141e session du CIO à Bombay, que, faute de piste en Italie, ils allaient déplacer hors du pays ces épreuves.
Mais le dossier est devenu depuis hautement politique: désireux d'éviter ce qu'il considérait comme un camouflet alors qu'il a mis le "Made in Italy" au centre de son action, le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni a repris la main en décembre et depuis plaidait pour l'option Cortina.
"Il est inacceptable que les épreuves de bob des JO se déroulent hors d'Italie", a ainsi écrit avant l'annonce des organisateurs sur son compte X Antonio Tajani, le ministre italien des Affaires étrangères.
C.Ferreira--ESF