Mondiaux de water-polo: l'épopée des Bleus se termine au pied du podium
L'équipe de France masculine de water-polo, qui rêvait de décrocher la première médaille mondiale de son histoire, s'est inclinée (14-10) contre l'Espagne dans le match pour le bronze, samedi aux Championnats du monde de Doha.
Sans doute pas complètement remis de leur désillusion des demi-finales, une défaite cruelle aux tirs au but contre la Croatie, les Français n'ont jamais vraiment réussi à s'exprimer face aux expérimentés Espagnols, champions d'Europe en titre et champions du monde en 2022.
"Je ne peux pas dire que je suis déçu parce qu'on n'a pas joué", a regretté le sélectionneur des Bleus Florian Bruzzo. "On s'est fait dévorer par l'événement, on leur a donné le match."
Novices à ce stade de la compétition, ses joueurs ont commis beaucoup de fautes et étaient déjà menés de cinq buts à la pause (9-4). L'écart est ensuite monté jusqu'à six buts dans le troisième quart-temps.
Les Bleus ont semblé payer l'accumulation de plusieurs matches intenses, avec des come-backs tardifs et des tirs au but crispants, au cours desquels ils ont laissé beaucoup d'énergie. "On y laisse beaucoup de gomme. Les gars avaient envie mais on sentait qu'on était un peu vides", a-t-il reconnu.
La bande de Thomas Vernoux, l'homme fort des Bleus considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde, devra encore patienter pour décrocher la première médaille mondiale du water-polo français.
"On voulait vraiment cette médaille", a soufflé le capitaine Ugo Crousillat le visage fermé. "On n'a pas fait le match qu'on voulait faire. On n'a pas su trouver les solutions en tant qu'équipe pour faire déjouer l'Espagne. Ils ont été meilleurs du début à la fin, il n'y a rien à dire. Il faudra se servir de ce match pour la suite."
- "Rester humbles" -
Malgré cette défaite, les Bleus réalisent tout de même le meilleur résultat de leur histoire en atteignant le top quatre du tournoi et confirment leur progression quasi constante depuis environ deux saisons, alors que se profilent les Jeux olympiques à domicile dans cinq mois.
Ils ont également prouvé qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleures nations mondiales, notamment lors de leur victoire épique en quart de finale contre les champions du monde en titre hongrois (11-10).
"Il y a bien sûr du positif. On a fait un super tournoi, on a passé un énorme cap", a estimé Crousillat. "On peut être fiers, même si là sur le moment, ce n'est pas facile."
"Il ne faut pas penser que c'est acquis et qu'on est définitivement dans ce top 4", a-t-il toutefois averti. "Il faut rester humbles et continuer à travailler pour arriver encore plus fort aux Jeux olympiques."
Un état d'esprit partagé par le coach: "C'est un très bon enseignement. On va retourner au travail et on va revenir plus fort. (...) On apprend la leçon de ce qu'est le haut niveau, de la course à la médaille. On ne connaissait pas, bah maintenant on connaît", a glissé Bruzzo.
G.Aguado--ESF