Mondiaux de water-polo: pour les Bleus, une compétition porteuse d'espoirs avant les Jeux
Malgré la déception de rentrer bredouille, l'équipe de France masculine de water-polo tire des enseignements positifs de ses Mondiaux au Qatar et espère s'en servir pour revenir plus forte aux Jeux. "Il y a la place pour être compétitif", estime le DTN Julien Issoulié.
Seuls les puristes des sports aquatiques se souviennent que le water-polo était devenu en 1924 à Paris le premier sport collectif français sacré champion olympique. Cent ans après, les Bleus se prennent à rêver de répéter cette incroyable épopée lors des Jeux à domicile dans cinq mois.
La bande à Thomas Vernoux, l'homme fort des Bleus, considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde, espérait arriver à Paris avec la fierté d'avoir décroché la première médaille mondiale du water-polo tricolore. Passés à un tir au but de la finale, c'est finalement au pied du podium qu'ils ont terminé leur épopée qatarie.
"On apprend, on va retourner au travail et on va revenir plus fort. On ne va pas tout jeter à la poubelle", glisse le sélectionneur Florian Bruzzo.
Car malgré la défaite (14-10) contre l'Espgagne dans le match pour le bronze, les Bleus ont réalisé un excellent tournoi en atteignant le dernier carré pour la première fois de leur histoire.
- "Encore du travail" -
"Ce qui est frustrant, c'est qu'au début de la compétition, on te dit: +Tu finis dans le top 4+, on répond: +C'est bien, on y va+. Et puis finalement quand tu vois qu'il y a la place pour faire mieux...", souffle le Directeur technique national Julien Issoulié. "C'est aussi bien de se rappeler que finalement ce n'est pas encore tout à fait acquis et qu'il y a encore du travail à faire. Il y a du temps et maintenant on va récupérer et repartir (...) car il y a la place pour être compétitif."
Au cours du tournoi, les Bleus ont confirmé leur montée en puissance dans la hiérarchie du water-polo mondial et ont notamment marqué les esprits avec leur victoire (11-10) arrachée dans les dernières secondes face aux champions du monde en titre hongrois en quart de finale. Ils n'ont ensuite cédé qu'aux tirs au but en demi-finale contre la Croatie, qui est ensuite allée chercher le titre.
"Il y a quelques années, c'était vraiment inespéré", analyse Issoulié, lui-même ancien poloïste international. "On se rend compte aujourd'hui qu'on est une équipe qui peut jouer contre les meilleurs, qui arrive à rester concentrée dans la compétition et à gagner en ayant un plan de jeu équilibré et maîtrisé."
"Ce qui est important à mon avis, c'est d'arriver avec encore plus de fraîcheur au Jeux, avec une capacité physique un peu plus longue parce qu'il y aura plus de matches de poule, et ce sont des Jeux donc c'est un environnement particulier. Il faut qu'on s'améliore encore là-dessus", estime-t-il.
- "Fierté à vie" -
Mais au-delà du résultat, les Bleus espèrent surtout profiter des Jeux à domicile pour mettre la lumière sur leur sport, encore peu connu du grand public français.
"Faire les Jeux olympiques en France, c'est un honneur, c'est une fierté, c'est beaucoup de responsabilités aussi", explique ainsi le capitaine Ugo Crousillat. "Parce que derrière ce résultat qu'on peut faire aux Jeux, ce sera aussi pour nous une manière de mettre en valeur le water-polo en France qui n'est pas très médiatique."
"Si on arrive à faire le résultat qu'on veut et à faire en sorte que le water-polo soit un peu plus présent dans les médias, pour moi c'est presque une plus belle fierté que faire la médaille elle-même", poursuit-il. "Faire connaître ce sport, ce serait une immense fierté à vie."
Et l'équipe de France féminine dans tout ça? Egalement présente à Doha, Louise Guillet et ses coéquipières ont pris une décevante 13e place.
"Je pense que ce qui manque aux filles, c'est la capacité de ne pas avoir peur", estime Julien Issoulié. "Elles n'ont pas assez confiance en elles et ça c'est vraiment la clé. Il faut qu'elles se libèrent. Elles ont la chance de jouer les Jeux en France, franchement tout le monde espère qu'elles réussissent et c'est ça qu'il faut qu'elles aient en tête."
A.García--ESF