Het Nieuwsblad: après la polémique, Alaphilippe attendu au tournant
Après la polémique, la course: le Français Julian Alaphilippe, au coeur d'un psychodrame après les violentes critiques de son patron Patrick Lefevere, veut "redevenir la meilleure version" de lui-même samedi lors du circuit Het Nieuwsblad, première grande classique belge de la saison.
"Trop de fêtes, trop d'alcool", "sous la coupe de -sa compagne- Marion Rousse": le patron de l'équipe Soudal-Quick Step n'y est pas allé de main morte en début de semaine dans le magazine flamand Humo, à propos de son coureur à qui il reproche un manque de résultats au regard de son gros salaire.
Les derniers jours n'ont donc pas été simples à vivre pour le double champion du monde (2020 et 2021), qui n'a levé les bras qu'à trois reprises depuis sa grave chute à Liège-Bastogne-Liège en 2022.
Jeudi soir, en conférence de presse, assis à côté de son coureur, le manager flamand a tenté de faire retomber la pression, admettant avoir "peut-être" commis une erreur de communication et que son "néerlandais a peut-être été mal compris lors d'un passage de trois minutes dans une interview de trois heures".
Lefevere a précisé qu'il avait adressé des reproches directement à Alaphilippe lors d'une réunion en novembre 2022, soit presque il y a un an et demi, et que depuis il n'avait rien à redire.
"Je lui avais dit qu'il devait mieux faire et travailler dur, ce que Julian a fait. Ce n'était pas mon intention du tout de l'offenser mais la presse s'en est emparé, sa femme a réagi et ça a fait les gros titres en France, de manière complètement inutile", a-t-il jugé.
Marion Rousse, la compagne d'Alaphilippe et directrice du Tour de France femmes, a écrit sur les réseaux sociaux qu'il était "inadmissible de s'attaquer" de telle manière "à (leur) vie privée".
- "Etat d'esprit au top" -
Jeudi, lors de la reconnaissance du parcours, le couple s'est affiché devant le bus de l'équipe Soudal-Quick Step avec leur jeune fils, dans une ambiance en apparence beaucoup plus détendue.
Reste que cet incident est un nouvel épisode des tensions entre la star française et son patron depuis dix ans maintenant.
L'année dernière, le manager belge de 69 ans avait regretté qu'Alaphilippe "mange une grande partie de (son) budget" sans grands résultats, pointant le salaire important (estimé à 2,3 millions d'euros par saison) du Français.
Et, en janvier encore, il avait critiqué sa manière de courir "pas très intelligente", tout en annonçant sa non-sélection pour le Tour cet été (29 juin-21 juillet).
Dans ces conditions, dans quel état mental le puncheur, vainqueur de Milan-San Remo 2019, se présentera-t-il samedi au départ de Gand pour affronter le vent, la pluie, le froid et le mythique Mur de Grammont?
"Mon état d'esprit est au top. Je veux redevenir la meilleure version de moi-même. Je ne fais pas partie des favoris à la victoire au Nieuwsblad, mais ma motivation est grande", assurait-il jeudi soir lors de la conférence de presse commune avec Lefevere, lors de laquelle il est resté muet sur la polémique.
Discours de façade? Ceux qui l'ont vu lors des reconnaissances ont remarqué sa "grinta". Et sa récente sixième place au Tour Down Under, en Australie, donne quelques motifs d'espoir.
Après le Nieuwsblad, où il avait terminé à une anonyme 57e place lors de son unique participation en 2021, il participera dimanche à Kuurne-Bruxelles-Kuurne avant d'entamer sa campagne italienne (Strade Bianche, Tirreno-Adriatico, Milan-Sanremo) et d'enchaîner sur son principal objectif de ce début de saison: le Tour des Flandres fin mars.
Avec l'ambition intacte de retrouver son meilleur niveau, comme il l'a déclaré jeudi: "je crois en mon retour au premier plan" et "je travaille dur pour y arriver".
M.F.Ramírez--ESF