XV de France: nul sur toute la ligne contre l'Italie
Le XV de France a concédé dimanche à Lille un match nul historique à domicile contre l'Italie (13-13) dans le Tournoi des six nations et s'enfonce un peu plus profond dans la crise.
Après leur déroute inaugurale face à l'Irlande (38-17) et le succès étriqué en Écosse (20-16) il y a deux semaines, les hommes de Fabien Galthié, réduits à 14 après l'exclusion de Jonathan Danty pendant toute la deuxième période, vont devoir se remettre en cause pour aller défier le pays de Galles à Cardiff dans deux semaines.
"C'est un moment douloureux, on n'a pas ce qu'on voudrait, on n'arrive pas à faire ce qu'on voudrait faire", a déploré Fabien Galthié au micro de France 2 après la rencontre, appelant son équipe à "faire corps".
Il s'en est fallu d'un rien, de quelques centimètres sur l'ultime pénalité de l'ouvreur italien Paolo Garbisi, détournée par le poteau, pour que les Français ne concèdent la première défaite de leur histoire à domicile face à la Nazionale dans le Tournoi.
Ils avaient déjà perdu à deux reprises à Rome, en 2011 et 2013, lors des sombres années de l'ère Philippe Saint-André, à laquelle le deuxième mandat de Fabien Galthié commence de plus en plus à ressembler. Mais ce nul est déjà une première qui aura forcément des répercussions.
La réception des Italiens, abonnés à la cuillère de bois depuis leur intégration dans la compétition, devait être l'occasion idéale pour se rassurer et lâcher enfin les chevaux offensivement. C'est complètement raté.
Elle a au contraire renforcé les doutes qui ne lâchent plus les Français depuis la gifle reçue d'entrée contre l'Irlande à Marseille, où ils avaient déjà longtemps évolué en infériorité numérique après l'exclusion du deuxième ligne Paul Willemse.
C'est le centre Jonathan Danty qui a vu rouge cette fois pour un plaquage dangereux, tête contre tête, sur son homologue italien Juan Ignacio Brex juste avant la pause. La France a donc joué toute la deuxième mi-temps à 14 et avec une organisation offensive remodelée après la sortie sur blessure, à la 37e minute, de son ouvreur Matthieu Jalibert.
L'arrière Thomas Ramos a glissé à l'ouverture, comme il a l'habitude de le faire avec le Stade toulousain quand Romain Ntamack n'est pas là.
Il a vite eu à ses côtés à la charnière le jeune demi de mêlée Nolann Le Garrec puisque Maxime Lucu, toujours aussi peu convaincant, a été sorti encore plus tôt (49e) que lors de la victoire poussive en Ecosse il y a deux semaines.
- Coaching précoce -
Le coaching précoce du sélectionneur Fabien Galthié, qui a rapidement vidé son banc de "finisseurs", a redonné un semblant de fluidité au jeu de son équipe, sans pour autant que cela se matérialise au tableau d'affichage.
Sous le toit fermé du stade Pierre-Mauroy, dans la banlieue lilloise, les Italiens ont même mieux terminé la rencontre en revenant à hauteur à dix minutes de la fin grâce à un essai en coin de l'arrière de Toulouse Ange Capuozzo (70e).
Ils auraient pu l'emporter après la sirène sur la pénalité de Garbisi, pressé par le temps pour taper son coup de pied après que son ballon est tombé du tee.
Comment la France a-t-elle pu se retrouver dans une telle situation? Symptôme évident de son actuel déficit de confiance, elle a cruellement manqué de précision dans les zones de marque pour concrétiser son énorme domination territoriale du premier acte.
Malgré sa supériorité en mêlée et une touche un peu mieux réglée que lors des deux premières journées, elle n'a aplati qu'à une seule reprise, en force, par son troisième ligne Charles Ollivon (7e), redevenu capitaine en l'absence de Grégory Alldritt, blessé.
Deux semaines après la victoire flatteuse en Ecosse, ce nouveau fiasco va forcément prolonger la convalescence de cette équipe toujours la tête dans le sac quatre mois et demi après son élimination traumatisante en quart de finale de la Coupe du monde à la maison.
Ollivon avait dit samedi à la veille du match que le gain final du Tournoi était dans "un coin de la tête". Avec 9 points de retard désormais sur l'Irlande, intraitable depuis le début du Tournoi, l'objectif est désormais illusoire.
F.González--ESF