L'affaire Horner écartée, la Formule 1 lance son marathon 2024
La Formule 1 entame jeudi à Bahreïn une saison marathon, débarrassée de l'affaire qui la taraudait depuis un mois: Christian Horner, patron de la toute puissante écurie Red Bull, a été blanchi des accusations de "comportement inapproprié" portées contre lui.
L'issue de l'enquête interne a été communiquée mercredi par la maison-mère de l'équipe qui a remporté les trois derniers titres de champion du monde avec Max Verstappen, qui s'avance de nouveau en favori.
"La plainte a été rejetée", a annoncé l'entreprise autrichienne à l'issue d'une enquête interne.
Christian Horner, 50 ans, était soupçonné de "comportement inapproprié" - envers une employée selon la presse -, des "allégations" qu'il a "totalement" rejetées.
L'écurie a indiqué dans la foulée à l'AFP qu'il était maintenu à son poste. A 50 ans, le mari de l'ex-Spice Girl Geri Halliwell dirige l'équipe Red Bull depuis ses débuts en F1, en 2005.
Très peu de détails avaient filtré sur les accusations qui le visaient. Mais l'affaire, révélée au début du mois, a suscité l’émoi du monde de la F1.
Formula One, le promoteur du championnat, espérait que l'affaire serait "clarifiée dès que possible" pour lancer la saison sur des bases solides.
"C'est un moment très important pour le sport de s'assurer que nous restons fidèles à nos valeurs. Nous ne savons pas tout ce qui s'est passé, mais il faut résoudre ce problème, car il pèse sur le sport", avait estimé Lewis Hamilton (Mercedes), interrogé par la presse quelques heures avant le communiqué de Red Bull.
- Mercedes dans le coup ? -
L'affaire Horner écartée, les projecteurs vont se rediriger sur la piste, avec d'emblée une question: s'il ne fait aucun doute pour la concurrence que le duo Verstappen-Red Bull sera la référence du plateau à Bahreïn, verra-t-on tout de même sur l'île du Golfe les signes d'un championnat "plus serré" en haut de la hiérarchie ?
Sur le tracé de Sakhir, théâtre de la manche inaugurale, Ferrari s'est montrée particulièrement véloce lors des essais la semaine dernière. Suffisant pour venir se hisser à hauteur de la fusée RB20 mise au point par l'écurie de Milton Keynes ?
"D'après mes premières impressions, Red Bull a encore une bonne longueur d'avance", répond le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari), à l'aube d'une saison record de 24 Grands Prix.
L'an dernier, l'écurie au Taureau rouge a remporté 21 des 22 GP (dont 19 pour Verstappen et deux pour son coéquipier Sergio Pérez), seule la Scuderia venant contrarier brièvement son hégémonie, avec une victoire de Carlos Sainz à Singapour.
Selon certains spécialistes et commentateurs, la W15 de Mercedes pourrait aussi avoir le potentiel pour rivaliser avec Ferrari dans le peloton de tête, derrière Red Bull... Dès ce week-end ?
Les GP de Bahreïn et d'Arabie Saoudite le week-end suivant "nous permettront de mieux comprendre le travail que nous avons accompli jusque-là", estime Toto Wolff, le patron de l'écurie allemande qui a misé sur une monoplace "très différente" de sa prédécesseure.
"Mais nous disposons d'une excellente base sur laquelle travailler", assure son septuple champion du monde Hamilton, qui entame sa 12e et dernière saison avec Mercedes avant de rejoindre Ferrari en 2025.
- Grand Prix le samedi -
Dans la monarchie du Golfe l'an dernier, à l'aube d'une saison de tous les records, Max Verstappen avait pris presque tout ce qu'il y avait à prendre, seul le point du meilleur tour en course lui échappant.
Derrière l'ogre néerlandais, le vétéran Fernando Alonso ouvrait quant à lui "sa meilleure" saison depuis plus de dix ans au volant de son Aston Martin. En sera-t-il de même cette année?
"Attendons quelques courses (...) pour avoir un véritable ordre de grandeur entre les performances des équipes", a tempéré l'Espagnol mercredi. "Bahreïn est un circuit très spécifique", a-t-il aussi rappelé.
Quant à McLaren, portée par un regain de performances depuis l'été 2023, l'équipe anglaise espère simplement "continuer sur (sa) lancée" et montrer toute la puissance de sa MCL30 dès les premiers essais libres jeudi - et non vendredi.
En effet, pour les deux premiers GP de la saison, à Bahreïn puis en Arabie saoudite, la traditionnelle course dominicale a été déplacée au samedi, une programmation rare en F1 afin de s'adapter au ramadan, le mois sacré dans le monde musulman.
A.Abascal--ESF