Strade Bianche: sans rival, Pogacar frappe (très) fort d'entrée
Tadej Pogacar n'a pas manqué sa rentrée: le Slovène a survolé les Strade Bianche, sa première course de la saison 2024, qu'il a remportées pour la deuxième fois au terme d'un raid solitaire de plus de 80 kilomètres, samedi à Sienne (Italie).
"Pogi" a débuté 2024 comme il a terminé 2023: avec un impressionnant succès en Italie.
Depuis sa victoire dans le Tour de Lombardie le 7 octobre -sa troisième consécutive dans le dernier Monument de l'année-, le phénomène slovène de l'équipe UAE a changé de coupe de cheveux avec des mèches peroxydées, mais pas ses habitudes de champion.
Il a écœuré la concurrence, réduite alors à un groupe d'une vingtaine de coureurs sous l'impulsion de deux de ses coéquipiers et rincée par une violente averse, en lui faussant compagnie à 81 km de la ligne d'arrivée.
Le Slovène, déjà vainqueur de cette épreuve italienne en 2022, a accéléré le rythme dans le difficile chemin de Monte Sante Marie. Personne, pas même le Britannique Tom Pidcock (Ineos), vainqueur à Sienne l'an dernier, n'a pu lui résister.
Il a vite compté vingt secondes d'avance, sans pour autant donner l'impression d'être à 100%.
Sous le soleil revenu, le double vainqueur du Tour de France, le vélo maculé de cette poussière blanche des chemins toscans, a poursuivi son effort et a rapidement fait abdiquer ses poursuivants, relégués à plus de deux minutes.
Rallongée de trente kilomètres, l'édition 2024 des Strade Bianche a ressemblé pour Pogacar, tout sourire dans le final, à une simple sortie d'entraînement au travers des superbes collines toscanes jusqu'à son arrivée sur la monumentale Piazza del Campo.
- Abandon d'Alaphilippe -
"Personne sans doute ne s'attendait à ce que j'attaque si tôt, je voulais durcir la course rapidement (...) L'équipe a fait du super boulot, mais cela a été une course difficile", a-t-il jugé.
"Quand on lance sa saison, c'est dur d'un point de vue mental, je suis content du déroulement de la journée", a-t-il ajouté.
Il a fallu attendre plus de deux minutes pour qu'il découvre l'identité de ses deux voisins de podium, le Letton Toms Skujins (Lidl-Trek), 2e à 2 min 44 sec, et le Belge Maxim Van Gils (Lotto), 3e à 2 min 47 sec.
Le meilleur Français, Benoit Cosnefroy (Decathlon AG2R La Mondiale), s'est classé 6e, tandis que le grand espoir Lenny Martinez (Groupama-FDJ) a terminé 8e.
Comme ses grands rivaux, le Belge Remco Evenepoel et le Danois Jonas Vingegaard, Pogacar a fini vainqueur de sa première course de l'année.
Mais le Slovène y a ajouté la manière: son panache le désigne tout naturellement comme le grand favori de Milan-Sanremo, le premier Monument de la saison le 16 mars.
L'Italie sera le fil rouge d'une saison que "Pogi" espère fantastique: il vise le Tour d'Italie (4-26 mai) et le Tour de France, qui s'élancera le 29 juin de Florence, pour un rare doublé qui n'a plus été réalisé depuis l'Italien Marco Pantani en 1998.
Si Pogacar pavoise, Julian Alaphilippe fait grise mine: le Français, vainqueur de l'épreuve en 2019, a été contraint à l'abandon sur chute, pour le deuxième week-end de suite.
C.Aguilar--ESF