Ultim Challenge: un podium après des "galères" pour Le Cléac'h
Le navigateur Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) est arrivé dimanche à Brest (Finistère) en troisième position de l'Ultim Challenge, après un périple autour du monde marqué par "beaucoup de galères".
"Je suis content d'arriver car j'ai besoin de décompresser. Ces derniers jours, je suis allé chercher très loin en termes d'énergie et même si l'objectif de terminer a été rempli, cette course a été compliquée pour moi", a dit le skipper de 46 ans.
Pour son premier tour du monde en multicoque, le marin a passé 56 jours 8 heures et une minute en mer, quasiment une semaine de plus que le vainqueur Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild).
Il a franchi la ligne à Brest dimanche à 21h31 (GMT+1), ralenti depuis près de deux jours par des conditions météorologiques instables au large de la Bretagne, dernière difficulté d'une circumnavigation marquée par les coups durs.
Le "Chacal" s'est arrêté à deux reprises pendant son tour du monde pour réparer: après quelques jours de course à peine, lors de la descente de l'Atlantique, alors qu'il était dans le groupe de tête; puis sur le chemin du retour, au Brésil, après deux avaries de safran.
"A partir de la première avarie (balcon avant arraché, NDLR), les galères se sont enchaînées. A chaque fois qu'une petite porte allait s'entrouvrir, soit la météo n'était pas bonne, soit la casse était au rendez-vous", a-t-il expliqué.
Longtemps deuxième et alors qu'il refaisait une petit partie de son retard sur Charles Caudrelier, Armel Le Cléac'h a également été obligé de passer par le nord de la Nouvelle-Zélande pour éviter une grosse dépression.
"Il n'y jamais eu vraiment d'opportunités, beaucoup de galères. Au bout d'un moment, ça pèse sur le mental", a-t-il relevé, un peu sonné.
A quelques jours de l'arrivée, il a même découvert une importante voie d'eau sur le pont, qu'il a pu réparer en mer.
Grand spécialiste de la navigation en solitaire, Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe 2016/2017 en monocoque Imoca, a estimé que l'Ultim Challenge était encore plus exigeant à cause de la taille des trimarans utilisés.
"C'était beaucoup plus intense de mener ces bateaux : la vitesse, la gestion des manoeuvres... tout est démultiplié. Parfois au Vendée Globe, tu as un moment pour te poser. Là tu es à fond tout le temps", a-t-il décrit.
Désormais arrivée, le navigateur se tourne vers le transport de la flamme olympique en juin prochain en Guadeloupe. "Il y a quand même eu des belles choses sur cette course, il a été riche en expérience. On va digérer puis direction les JO", a-t-il lancé.
Classement dimanche à 22h00 (heure de Paris, GMT+1):
1. Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier) 50 jours 19 heures 7 minutes et 42 secondes (arrivé le 27 février)
2. Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville) 53 jours 1 heure 12 minutes et 40 secondes (arrivé le 29 février)
3. Maxi Banque Populaire XI (Armel Le Cléac'h) 56 jours 8 heures une minute et 31 secondes (arrivé le 3 mars)
4. Actual Ultim 3 (Anthony Marchand) à 3.415 milles de l'arrivée
5. Adagio (Eric Péron) à 3.671 milles
Abandon: SVR-Lazartigue (Tom Laperche)
S.Delgado--ESF