XV de France: Galthié dans le coeur de ses hommes
"Il est à fond derrière nous et on est à fond derrière lui": malgré un début de Tournoi des six nations laborieux, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié garde l'appui de ses joueurs. Pour combien de temps?
La formule est revenue comme un mantra pendant sa conférence de presse d'annonce de composition d'équipe pour le match contre l'Italie il y a une dizaine de jours.
Solennel face aux critiques essuyées par les Bleus après une mise en route compliquée dans le Tournoi, Galthié en avait appelé à plusieurs reprises au "coeur des hommes".
Avant d'affronter le pays de Galles dimanche à Cardiff pour la 4e et avant-dernière journée, le sélectionneur reste lui dans le coeur de ses hommes, qu'il reconduit quasi systématiquement en dépit des contre-performances individuelles et des appels au changement.
"Peut-être qu'à une autre époque, ils auraient changé la moitié de l'équipe" après une défaite aussi cinglante que celle subie d'entrée contre l'Irlande (38-17), relevait le week-end suivant Gaël Fickou à l'issue du succès arraché en Ecosse (20-16).
"Toute la semaine, au lieu de nous tirer dessus, Fabien nous a sublimés", poursuivait l'expérimenté trois-quarts centre (29 ans, 88 sélections). "Malgré la difficulté, la pression de la presse, la pression de tout le monde, il ne lâche pas ses joueurs parce qu'il croit en nous."
"Il s'appuie aujourd'hui sur des personnes avec un caractère fort et lui aussi a un énorme caractère, parce que ce n'est jamais facile. Je pense que l'équipe a entièrement confiance en lui. Il est à fond derrière nous et on est à fond derrière lui."
- "Un lien assez fort" -
Un autre cadre du vestiaire français, Charles Ollivon (30 ans, 42 sélections), a ouvertement exprimé son soutien à Galthié avant le piteux match nul concédé contre l'Italie (13-13) à Lille.
"Quand il m'a appelé en 2019 pour aller à la Coupe du monde au Japon en tant que réserviste, je n'avais joué que six ou sept matches en Top 14 après mes blessures", a-t-il raconté. "Cette marque de confiance, je m'en rappellerai certainement toute ma vie."
"Il y a évidemment une confiance réciproque et c'est un peu pareil pour tous les joueurs", a affirmé le troisième ligne. "On a une relation particulière avec lui. On s'apprécie. Il faut toujours rendre ce qu'on nous donne."
Premier capitaine de l'ère Galthié, Ollivon a depuis perdu ce rôle, d'abord au profit d'Antoine Dupont, puis de Grégory Alldritt. Le "grand Charles" ne semble pourtant pas en tenir rigueur au sélectionneur, dont il avait déjà évolué sous les ordres en club, à Toulon.
"C'est un lien difficile à décrire, assez fort", a-t-il encore dit. "On sait qu'en équipe de France, c'est éphémère, tout peut aller vite dans les deux sens. On se doit de tout donner pour ce maillot, pour ce groupe, pour ce staff et Fabien en fait partie."
"On a tous des histoires un peu particulières", a insisté Ollivon. "On est ensemble depuis le début et on ira au bout tous ensemble. Ça fait partie des choses fortes qui nous on permis de pas mal gagner les dernières années et sur lesquelles on va continuer de s'appuyer pour le futur."
La confiance mutuelle entre Galthié et son vestiaire résisterait-elle à une nouvelle défaite dimanche à Cardiff?
C'est une question de survie, selon l'ancien sélectionneur Guy Novès, limogé en cours de route en 2017. "Si les joueurs le lâchent, c'est fini. Donc il a intérêt à les protéger", a estimé auprès du Parisien l'ancien coach emblématique de Toulouse, bien placé pour le savoir.
A.Navarro--ESF