Ligue Europa: Marseille retrouve Marcelino
Et revoici Marcelino! Protagoniste majeur du début de saison de l'OM et de la première crise qui a secoué le club marseillais en septembre, le technicien espagnol fait son retour au Stade Vélodrome jeudi avec Villarreal, pour un huitième de finale aller de Ligue Europa.
Il y a un paradoxe Marcelino. L’éphémère entraîneur de l'OM a quitté Marseille invaincu en championnat et il est pourtant à peu près unanimement détesté par les supporters du club, qui devraient lui réserver jeudi une bordée de sifflets dont l'intensité pourrait battre des records de décibels.
L'Espagnol avait quitté le club dans la foulée de la désormais célèbre réunion entre représentants des groupes de supporters et dirigeants du club au mois de septembre. Ses premières semaines avaient été moyennes, entourées d'un certain scepticisme autour de ses principes de jeu et de son immuable 4-4-2.
Mais ce n'est pas ça que Marseille lui reproche, ni l'élimination au tour préliminaire de la Ligue des Champions, ni même son départ précipité face à ce qu'il jugeait être des menaces inacceptables contre l'ensemble de l'équipe dirigeante du club. Ce que Marseille n'a pas pardonné, ce sont les déclarations qui ont suivi.
- "Il y a des limites" -
"Ces événements déplorables démontrent que ce n'est pas un club aussi grand que ce qu'il voudrait être. Certains supporters radicaux qui veulent influer en permanence sur les événements l'empêchent d'être un grand club", a-t-il ainsi déclaré quelques semaines plus tard dans une interview à L'Equipe.
"C'est une façon de procéder qui est très loin de ce que doit être la réalité, en 2023, dans un pays civilisé. Le football c'est de la passion, d'accord, mais il y a des limites", avait-il ajouté. "Mon expérience très courte me fait penser que c'est un club où créer un projet est absolument impossible", avait-il aussi lancé.
Ce week-end, après une nette victoire contre Grenade (5-1) qui confirme le bon état de forme du "Sous-Marin Jaune", le technicien espagnol est revenu avec un sourire sur ses retrouvailles à venir avec le Vélodrome. "Pour moi, il n'y a rien de spécial. Tous les matches sont les mêmes", a-t-il assuré.
"Je n'ai aucun regret. Je regarde le passé depuis une perspective positive et en étant concentré sur le présent. Je suis très heureux d'être à Villarreal. Il n'y a pas beaucoup plus à dire. J'aurais aimé aller au bout de mon contrat mais des circonstances l'ont empêché. Maintenant il faut regarder le présent", a-t-il encore lancé mercredi devant la presse marseillaise.
"Il n'y a aucun regret par rapport à ce qui s'est passé et la conscience est totalement tranquille de notre côté", a-t-il ajouté.
- "On n'en parle jamais" -
Mais à Marseille, le sentiment est un peu plus ambivalent. "On sait que ça va être chaud, notamment par rapport aux récentes déclarations qu'il a pu avoir. Honnêtement, ça nous a donné encore plus envie de faire un gros match jeudi", a ainsi déclaré Amine Harit dimanche dans Téléfoot.
Mercredi en conférence de presse, le discours était plus policé, ou mieux appris, du côté de Quentin Merlin, qui de toutes façons n'était pas encore arrivé quand l'Espagnol est parti.
"On n'en parle pas trop. On ne joue pas contre Marcelino mais contre Villarreal. Ca n'est pas une motivation en plus, on veut juste se qualifier et prendre une bonne option dès l'aller", a simplement expliqué le nouveau latéral gauche marseillais.
Même discours pour Jean-Louis Gasset, qui a réussi à redonner sourire, confiance et efficacité à ses joueurs en trois matchs et autant de victoires, contre le Shakhtar Donetsk (3-1), Montpellier (4-1) et Clermont (5-1). "Marcelino ? On n'en parle jamais. En tous cas, personnellement, je n'en parle jamais", a assuré le nouveau coach de l'OM.
"On joue contre Villarreal, on regarde comment ils jouent et je sais que c'est quelqu'un de respectable. Il a fait des choses dans le foot, il a une méthode et il a une équipe bien organisée." Et jeudi, il aura aussi les oreilles qui sifflent.
M.Ortega--ESF