MotoGP: une meute Ducati à l'assaut du roi Bagnaia au Qatar
La chasse peut commencer: ce week-end s'ouvre au Qatar la 75e édition du championnat du monde de MotoGP avec son champion en titre Francesco Bagnaia en chef de file d'une flotte Ducati qui s'avance en favorite.
Le roi Bagnaia, double champion du monde italien de MotoGP, va-t-il déjà asseoir sa domination pour la suite de la saison? Son vice-champion espagnol Jorge Martin (Ducati-Pramac) va-t-il frapper un grand coup? Sur le tracé de Lusail, le combat des chefs reprend, à moins qu'un outsider - voire la légende Marc Marquez - bouscule d'entrée la hiérarchie.
"Pendant les essais (hivernaux, ndlr), nous avons été compétitifs à la fois en rythme de course et en contre-la-montre", rappelle tout de même Bagnaia. Compétitif, le pilote Ducati l'a été puisque qu'il a fini la pré-saison en patron, ici même en février sur le tracé qatarien, s'adjugeant le meilleur temps.
Le Turinois s'attend toutefois à faire face à un peloton "de pilotes rapides" pour la première manche d'une saison qui comptera 21 Grands Prix et autant de courses sprints disputées, comme l'an dernier, le samedi.
Parmi ses rivaux attendus, la plupart se trouvent dans le giron Ducati, la championne du monde en titre des constructeurs alignant cette saison encore six motos en plus de ses deux navires amiraux officiels pilotés par Bagnaia et son coéquipier italien Enea Bastianini, visiblement à l'aise lui aussi à Lusail où il s'était imposé en 2022.
- Marquez en apprentissage -
A la lutte pour le titre jusqu'au dernier GP de la saison l'an dernier, Jorge Martin fait logiquement figure de favori pour contrarier les plans de "Pecco" Bagnaia avec sa Ducati-Pramac.
Mais gare à Marc Marquez, la recrue-star de l'écurie Gresini, aussi satellite de Ducati ! Si le sextuple champion du monde de MotoGP assure que, pour sa première saison dans les rangs de l'équipe italienne, il s'agira surtout d'apprendre et d'apprivoiser une monture bien différente des Honda qu'il pilotait depuis 2013, l'Espagnol pourrait se mêler rapidement à la lutte selon certains observateurs.
Visera-t-il un podium dès ce week-end ? "Pour l'instant, je me sens à l'aise (sur la moto, ndlr), mais je ne suis pas prêt à me battre pour le podium ou la victoire. Petit à petit, nous devons trouver le rythme", a tempéré jeudi Marquez.
Lors de la dernière édition du GP du Qatar en novembre dernier, l'Italien Fabio Di Giannantonio s'était imposé au guidon de sa Gresini, devant Bagnaia, pour sa première victoire en MotoGP.
Remplacé par Marquez, l'Italien a rebondi en 2024 dans les rangs de la VR46, troisième équipe satellite de Ducati.
- Nouveau défi pour Zarco -
Le circuit de Lusail sera aussi le théâtre du saut dans le grand bain pour l'Espagnol Pedro Acosta, 19 ans seulement. La nouvelle recrue de l'équipe française GasGas-Tech3 débarque en MotoGP cette saison avec l'étiquette de nouveau virtuose, après ses titres en Moto3 et de Moto2.
Autre équipe, autre génération, le Français Johann Zarco, 33 ans, a troqué cette année sa puissante Ducati-Pramac contre une Honda-LCR, loin des meilleures en 2023. "La moto est nettement mieux" que celle de l'an dernier, a assuré jeudi le Cannois à l'AFP. "Je pense qu'il y a un coup à faire".
L'autre Français de la grille, Fabio Quartararo, entame lui sa 6e saison chez Yamaha, avec qui il est en contrat jusqu'à la fin de l'année.
Si, pour l'heure, son avenir dans les rangs de l'équipe japonaise n'a pas encore été décidé, le champion du monde 2021 n'a pas semblé se rapprocher des puissantes Ducati durant les essais de pré-saison.
En dépit de l'arrivée de nouveaux ingénieurs, dont Massimo Bartolini, transfuge de chez Ducati, "on est toujours très loin" de la concurrence, a-t-il reconnu à la veille des premiers essais du GP. "Nous avons fait un pas en avant, mais les autres aussi".
Le pilote de 24 ans, seulement 10e du championnat en 2023, se montre toutefois plutôt optimiste pour la suite et espère être "en meilleure position que l'an dernier" pour "pouvoir [se] battre pour les victoires là où [l'équipe s'en sent] capable".
A.Abarca--ESF