Paris-Nice: Vlasov s'impose, deux copains américains en tête
Avant la dernière étape dimanche, deux copains d'enfance américains sont toujours en tête de Paris-Nice après la victoire samedi du Russe Alexandr Vlasov au sommet de la Madone d'Utelle, où Remco Evenepoel a repris du terrain.
Dans des conditions météo atroces, sur un parcours modifié au préalable à cause des intempéries, Brandon McNulty a réussi à conserver son maillot jaune pour quatre secondes après avoir limité la casse dans la montée de 15 km vers le sanctuaire Notre-Dame des Miracles.
"J'ai coincé sur la fin, j'avais tellement froid, mais je me suis accroché pour garder ce maillot", a commenté le discret et timide coureur de Phoenix, septième de l'étape.
A la veille de l'arrivée sur la Promenade des Anglais, le pensionnaire d'UAE devance toujours son compatriote Matteo Jorgenson, avec lequel il faisait chambre commune lorsqu'ils découvraient ensemble les kermesses belges à l'adolescence.
Derrière le duo US, le Danois Mattias Skjelmose et le Belge Remco Evenepoel, deuxième de l'étape, pointent à respectivement 35 et 36 secondes, et restent en lice pour la victoire finale.
Sur le papier, c'est Jorgenson qui paraît le mieux placé, tellement il est en jambes et court juste depuis le début de la semaine. L'Américain de 24 ans, un polyglotte passé par des équipes en France et en Espagne, tient parfaitement son rôle de leader sur cette course pour la formation néerlandaise Visma-Lease a bike où il a rejoint cet hiver Jonas Vingegaard et Wout Van Aert.
- "Survivre" -
"Aujourd'hui, j'avais deux ambitions: survivre et prendre du temps sur Brandon et j'ai réussi à faire les deux. Je suis assez confiant. Remco est fort mais pas dingue non plus, j'ai été capable de répondre à toutes ses attaques", a souligné Jorgenson, qui vit à Nice et s'exprime dans un excellent français.
"Mais il faut rester prudent. Tout peut encore arriver demain (dimanche)", a-t-il ajouté.
La dernière étape, compacte (110 km) mais truffée de côtes et de routes sinueuses, a effectivement le profil pour tout chambouler encore, d'autant que les conditions météo devraient encore être mauvaises.
Si Evenepoel, même sans être impérial, reste en course pour remporter son premier Paris-Nice, ou au moins une étape, l'autre grand favori au départ dimanche dernier, Primoz Roglic, semble en revanche hors-jeu. Seulement sixième au général, à 1 min 21 sec, le Slovène a reconnu de pas être à son meilleur niveau et a donné son feu vert samedi à son coéquipier chez Bora-Hansgrohe, Aleksandr Vlasov, pour jouer sa carte personnelle.
"Comme j'étais un peu en retrait au général, j'ai eu un bon de sortie", a raconté le coureur russe. "C'était difficile avec la pluie et le froid. Dans les deux derniers kilomètres j'étais frigorifié. Mais je suis très heureux de lever les bras ici et de succéder à Ilnur Zakarin", son compatriote qui s'était imposé lors de la précédente venue de Paris-Nice à la Madone d'Utelle, en 2016.
A 27 ans, Vlasov est tout sauf un inconnu. Vainqueur du Tour de Romandie et cinquième du Tour de France en 2022, le Russe tenait souvent le rôle de leader chez Bora avant la venue de Roglic cet hiver.
Sa victoire lui permet de remonter à la dixième place du général juste derrière Aurélien Paret-Peintre, premier Français après avoir suivi les meilleurs samedi, alors que David Gaudu a encore perdu du terrain en lâchant dès les premiers lacets de l'ascension finale.
A.Barbero--ESF