L1: réorganisé autour de Haise, Lens a bien digéré le départ de Ghisolfi
Près d'un an et demi après le départ très mal vécu de son directeur sportif Florent Ghisolfi pour Nice, Lens a réussi à se restructurer autour de Franck Haise avant de recevoir les Aiglons samedi (21h00) lors de la 26e journée de Ligue 1.
Le lundi 3 octobre 2022 au lendemain d'un court et précieux succès de Lens aux dépens de Lyon, Florent Ghisolfi quitte l'Artois dans la surprise générale. Le coordinateur sportif artésien, pierre angulaire du projet lensois, cède aux sirènes de Nice et d'Ineos alors même que les Lensois sont deuxièmes de Ligue 1.
Ce départ a secoué l'organisation huilée qui agissait au quotidien au sein du club, forçant le club artésien, alors en pleine progression, à se réorganiser. C'est d'abord Grégory Thil qui a été promu au poste de directeur technique, mais l'expérience n'a pas été concluante jusqu'à sa mise en retrait à l'automne 2023.
Surtout, d'autres responsabilités sont venues alourdir le travail de Franck Haise, avec l'aval de ce dernier. Le nouveau manager général devait avoir un œil partout: l'équipe première, la formation, l'équipe féminine, et même le comité de direction.
- Franck Haise d'abord surchargé... -
C'était trop pour le Normand, qui a tenu un peu plus d'un an, avant de se recentrer sur ses fonctions de coach, fin janvier 2024.
"Cela faisait un moment que j'étais dans cette réflexion, disait-il début février. Il faut être en capacité de s'écouter, d'écouter les signaux, son corps. J'avais eu quelques signaux faibles depuis un moment. Un manager doit savoir s'écouter à un moment. Il fallait que je prenne du recul. Il n'y avait pas 50 solutions: soit j'arrête d'entraîner, soit je quitte mon poste de manager général."
L'entraîneur, qui fêtera sa 160e sur le banc de Lens (cinquième, 42 points) contre l'OGC Nice (sixième, 40 points), a été écouté par ses dirigeants qui ont compris ce choix mûrement réfléchi.
"Je ne voulais pas aller dans l'usure. J'ai donc pris cette décision. Cet élément factuel a été écouté par ma direction. Si je me recentre sur le métier d'entraîneur, c'est que j'ai toujours envie d'entraîner. Cela fait sept ans que je suis à Lens, ça fait sept ans que je suis heureux."
La donne n'a pas changé un mois et demi après. "C'était une bonne chose de le faire. J'en suis certain aujourd'hui. Il fallait que je me ménage pour mieux donner une énergie positive autour de moi, et éviter d'être trop fatigué et trop irritable par séquence", confirme-t-il.
- ...puis soulagé -
Son groupe, de son côté, n'a noté aucune modification d'envergure dans la façon d'être au quotidien de son technicien. "On le voyait pris par beaucoup de choses au club, et il était souvent en réunion, commente Jonathan Gradit. Ce changement a donc dû l'alléger d'un poids, mais avec nous, son fonctionnement a toujours été le même."
Si son agenda lui permet de moins s'éparpiller, Franck Haise a néanmoins conservé certaines tâches dont il n'avait pas la charge avant de devenir manager général.
"Les fonctions sont plus élargies, car les choses ont évolué. J'avais déjà, avant, sur le plan sportif, mon mot à dire sur le recrutement, sur les rentrées, les sorties. J'ai encore plus d'informations qu'avant. Je suis resté dans le comité de direction également. Je suis le seul du sportif à y être. Je serai aussi invité au prochain comité exécutif et il est possible que j'y passe."
Tous ces mouvements en interne n'ont pas empêché le club du bassin minier d'être performant cette saison, après une entame catastrophique. Le voilà lancé à pleine vitesse dans la course à la Ligue des champions, et ses recrues - Elye Wahi, Andy Diouf, Neil El Aynaoui, etc. - ont trouvé leur place, signe d'un mercato estival réussi.
O.L.Jiminez--ESF