Tournoi des six nations: les Bleus renversants, les Irlandais sacrés
En devançant sur le fil l'Angleterre (33-31), grâce à une pénalité de Thomas Ramos à la dernière minute, le XV de France a en partie fait oublier sa piètre entame de Tournoi des six nations, remporté pour la deuxième fois consécutive par l'Irlande.
Au moment d'entrer sur la pelouse, les Bleus, qui terminent deuxièmes derrière le XV du Trèfle, avaient déjà pris connaissance de la victoire irlandaise devant l'Ecosse (17-13), synonyme de sixième victoire dans le Tournoi depuis 2000 et le passage à six nations (quatre Grands Chelems).
C'est la première fois depuis le doublé de l'Angleterre en 2016 et 2017 qu'une équipe conserve son titre.
De leur côté, les hommes de Fabien Galthié ont rempli leur part du contrat en dominant les Anglais pour s'offrir la deuxième place du Tournoi pour la quatrième fois sous le mandat du sélectionneur.
"Je suis vraiment déçu pour les joueurs (...) On n'a pas eu le résultat qu'on souhaitait mais regardez le combat qu'ils ont livré. C'était un match incroyable. On peut être fiers", a réagi le sélectionneur anglais Steve Borthwick. "La France est une très bonne équipe, avec beaucoup de puissance et de vitesse. Ils ont su rester composés pour aller chercher la victoire".
Le résultat positif des Bleus n'occulte toutefois pas leurs débuts laborieux dans le Tournoi, marqués par un lourd revers à domicile devant l'Irlande (38-17).
- Absences coupables -
La suite n'a pas été beaucoup plus heureuse avec une victoire un brin chanceuse en Ecosse (20-16) suivie d'un nul piteux devant l'Italie (13-13).
Ils ont fini par relever la tête à Cardiff face au pays de Galles (45-24) avant d'enchaîner devant le XV de la Rose donc.
Dans la capitale des Gaules, les Bleus, bien en place, ont pu compter sur des essais du jeune demi de mêlée Nolann Le Garrec (20e), de l'arrière Léo Barré (56e) et du centre Gaël Fickou (60e) pour faire la différence.
La terrible désillusion du Mondial-2023 ne semble pas totalement digérée et ce succès étriqué face au XV de la Rose a d'ailleurs été un résumé du Tournoi français: du bon avec des actions offensives de classe et du franchement moins bon marqué par des absences coupables, notamment en défense.
Si les coéquipiers de Grégory Alldritt ont joué avec le feu, notamment en encaissant un quatrième essai par l'ailier Tommy Freeman (75e), ils ont également aussi su relever la tête alors qu'ils semblaient acculés et incapables de réagir. D'autant que, comme à Cardiff, le banc, à commencer par le talonneur remplaçant Peato Mauvaka ou le troisième ligne Alexandre Roumat, a apporté sa pierre à l'édifice jusqu'à la délivrance de la pénalité longue distance de Ramos (79e) en toute fin de match.
Outre le troisième ligne François Cros, omniprésent, le demi d'ouverture Thomas Ramos s'est également signalé en terminant meilleur réalisateur du Tournoi devant l'Ecossais Finn Russell (47 points), avec 63 points, dont 18 contre les Anglais. Il avait déjà signé un tel exploit l'année dernière, avec 84 points cette fois.
- "Manque de maîtrise" -
"L'équipe s'est battue. Il faut être hyper solide pour ne pas lâcher. Tous les joueurs qui sont entrés ont permis de colmater les brèches puis de reprendre la main", a salué Galthié.
"On peut mieux terminer mais on a manqué de maîtrise, de lucidité", a poursuivi le sélectionneur tandis que le troisième ligne François Cros soulignait "le caractère" de ses coéquipiers.
Mais tout cela est resté secondaire puisque l'Irlande a poursuivi sa marche inexorable vers son vingt-quatrième sacre dans le Tournoi, histoire de fêter la Saint-Patrick avec un jour d'avance.
Les Tricolores, eux, ont remporté leur première rencontre à domicile depuis la dérouillée infligée à l'Italie (60-7), lors de la phase de poules du Mondial-2023... le 6 octobre 2023.
C'était déjà à Lyon. Une manière idéale de boucler la boucle et de finir sur un joli clap de fin.
C.Aguilar--ESF