El Siglo Futuro - Escrime: la symphonie inachevée de Yannick Borel, en argent à l'épée aux Jeux de Paris

Madrid -
Escrime: la symphonie inachevée de Yannick Borel, en argent à l'épée aux Jeux de Paris
Escrime: la symphonie inachevée de Yannick Borel, en argent à l'épée aux Jeux de Paris / Photo: © AFP

Escrime: la symphonie inachevée de Yannick Borel, en argent à l'épée aux Jeux de Paris

Au lendemain de la médaille d'argent d'Auriane Mallo-Breton, Yannick Borel est devenu à 35 ans dimanche vice-champion olympique à l'épée, montant sur son premier podium individuel aux Jeux, dans le somptueux décor du Grand Palais de Paris, symphonie inachevée d'une immense carrière.

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La dernière marche en fin de soirée en conclusion d'une longue journée aura finalement été trop haute pour Yannick Borel, mais contrairement à Auriane Mallo-Breton, qui a mené 7 touches à 1 avant de s'écrouler, le Guadeloupéen n'aura pas de regrets à nourrir.

Dans le match pour l'or, il n'a jamais été en mesure d'inquiéter Kano, le N.3 mondial qui avait été de l'aventure dorée nippone aux Jeux olympiques 2021 à Tokyo par équipes.

Devant 8.000 spectateurs complètement déchaînés et qui ont fait un boucan d'enfer des premiers assauts sur les coups de 10h30 jusqu'à la dernière touche peu après 22h30, Yannick Borel a donné dimanche l'impression de monter en puissance jusqu'à ce que Kano ne mette un grain de sable dans la mécanique en finale.

L'histoire de Borel avec les Jeux olympiques, du moins dans l'épreuve individuelle, avait jusque-là été frustrante, lui qui s'était arrêté aux portes du dernier carré en 2016 à Rio, et qui n'avait pas passé un seul tour à Tokyo il y a trois ans.

A l'été 2021 au Japon, Borel était attendu et c'est Romain Cannone qui était sorti du bois pour devenir le premier épéiste champion olympique français depuis Eric Srecki en 1992 à Barcelone. A Paris, c'est Cannone qui avait la pancarte de favoris, et finalement, c'est Borel qui a ressorti son escrime pour se hisser sur la deuxième marche du podium.

- Surnommé "Zlat'" -

"Ce que je souhaite, c'est que Yannick aille jusqu'au bout pour que je puisse transmettre le flambeau à la bonne personne", avait glissé Cannone après son élimination dès les huitièmes de finale. Son souhait n'aura été exaucé qu'à moitié.

En deux jours de compétition, il s'agit de la deuxième médaille de l'escrime française au Grand Palais, et comme pour l'argent de Mallo-Breton, le parcours de Borel jusqu'en finale a été loin d'être un long fleuve tranquille.

En quarts de finale, face au Japonais Masaru Yamada, le Guadeloupéen a été mené de trois touches (8-5) à l'entame des deux dernières minutes. S'il est parvenu à reprendre les commandes (11-9), il n'a pas pu empêcher Yamada d'égaliser et de le pousser en mort subite. Dans les dernières secondes de la prolongation, Borel a mis la touche de la qualification.

Avec son physique impressionnant (1,96 mètre) et son bouc, il avait gagné par le passé le surnom de Zlat', en référence à Zlatan Ibrahimovic, l'ancien attaquant international suédois du Paris SG. En 2016 à Rio, après la déception de l'individuel, il avait décroché l'or par équipes, aux côtés de Gauthier Grumier, sur la chaise d'entraîneur derrière Borel dimanche, Daniel Jérent et Jean-Michel Lucenay.

Ce titre intervient alors que l'arme, traditionnellement point fort de l'escrime française avec ses 23 médailles individuelles (dont six en or) et ses 17 médailles par équipes (dont 9 en or), a été traversée cette saison par des tensions en interne et un conflit ouvert avec l'ex-manager démissionnaire Hugues Obry.

Dans cinq jours, Borel sera accompagné de Cannone et de Luidgi Midelton (et le remplaçant Paul Allègre) pour conquérir l'or olympique par équipes. Cette couronne que la France a remporté en 2004, 2008, et 2016 (l'épreuve n'était pas au programme olympique à Londres en 2012), mais qu'elle a cédé au Japon en 2021 à Tokyo.

D.Sánchez--ESF