Foot: Enfant de la balle devenu "Kvaradona", cinq choses à savoir sur Khvicha Kvaratskhelia
Cinq choses à savoir sur le Géorgien Khvicha Kvaratskhelia qui a rejoint vendredi le Paris SG en provenance de Naples:
. Un enfant de la balle
Enfant, Khvicha Kvaratskhelia n'a pas eu d'autre choix que de jouer au foot: son père Badri était un buteur prolifique qui, dans les années 1990 et la première partie des années 2000 a joué dans les Championnats de Géorgie et d'Azerbaïdjan. L'attaquant de poche (1,72 m) a inscrit 145 buts en 296 matches.
Si sa carrière internationale s'est limité à trois sélections pour... l'Azerbaïdjan, Badri a profondément marqué ses trois fils.
"Quand j'étais enfant, je regardais ces matches et pour moi, il était le meilleur joueur du monde. Quand les gens parlaient de Messi ou de Ronaldo, je leur disais: +Non, non, non, mon père est meilleur+, a raconté Khvicha Kvaratskhelia au site internet The Players Tribune.
Depuis la fin de sa carrière d'entraîneur, il suit de près celle de son fils et ses déclarations dans la presse géorgienne ont régulièrement froissé les dirigeants du Napoli, comme en juin dernier lorsqu'il était déjà question d'un départ.
. Formé au Dinamo Tbilissi, révélé en Russie
Khvicha a fait ses armes au Dinamo Tbilissi, le club le plus réputé et titré du football géorgien. Il dispute son premier match pro à 16 ans, mais quitte le Dinamo après une seule saison, pour rejoindre Roustavi en mars 2018.
C'est là qu'il tape dans l'oeil du Lokomotiv Moscou qui le recrute un an plus tard sous la forme d'un prêt. Après une saison sans éclat, le Lokomotiv ne transforme pas le prêt en contrat, mais le Rubin Kazan saute sur l'occasion.
En deux saisons et demie avec Kazan, il ne marque que neuf buts en 73 matches, mais fait ses débuts sur la scène européenne et commence à attirer les recruteurs des grands championnats.
Il retourne pourtant en Géorgie en mars 2022 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie: "En raison de l'histoire de la Géorgie, je ne pouvais pas rester", a-t-il expliqué, ce qui lui vaudra à lui et sa famille des menaces de mort.
Naples flaire la bonne affaire et débourse 13 millions d'euros pour l'ailier longiligne qui a marqué onze buts en huit matches sous le maillot du Dinamo Batoumi.
. Et Kvicha devient "Kvaradona"
"Rejoindre le Napoli, c'était pour mon père. Son idole était Maradona", a-t-il rappelé en juin dernier à Players Tribune.
Il n'a que 21 ans quand il rejoint Naples, son omniprésent président-propriétaire Aurelio De Laurentiis et ses tifosi aussi passionnés qu'exigeants.
Mais il se sent immédiatement bien dans cette nouvelle vie qui lui rappelle en bien des points la Géorgie: "leur passion pour le foot, la façon un peu folle dont ils vivent leur vie", détaille-t-il.
Kvaratskhelia ne perd pas de temps: dès son premier match, il marque et distille une passe décisive. Pour le suivant, son premier au stade Diego-Armando-Maradona, il inscrit un doublé et son association avec le Nigérian Victor Osimhen fait tout de suite des étincelles.
Naples survole la saison et offre à ses tifosi son troisième "scudetto", le premier depuis 1990 grâce aux douze buts et treize passes décisives de son attaquant géorgien, sacré meilleur joueur de Serie A et révéré au point de devenir "Kvaradona".
La saison suivante est catastrophique, avec un groupe vite démobilisé trois entraîneurs différents, pour finir à une piètre 10ème place malgré les onze buts de Kvaratskhelia.
. Flamboyant sur le terrain, discret en dehors
Pour Gianfranco Zola, Kvaratskhelia est "une sorte de nouveau George Best". Rapide, élégant, capable de jouer ailier comme avant-centre, altruiste, le Géorgien donne le tournis aux défenses adverses avec ses dribbles déroutants. Il est en revanche très discret hors des terrains: tout juste sait-on qu'il s'est marié en octobre 2023 avec Nitsa et qu'ils sont parents depuis août de Damiane.
. Déjà le plus grand joueur géorgien de l'histoire
Il n'est sans doute qu'une question de temps avant que Kvaratskhelia dépasse les 26 buts de Shota Arveladze et devienne le meilleur marqueur de l'histoire de la Géorgie.
Après seulement 40 sélections et 17 buts, il est considéré comme un Dieu dans son pays pour avoir qualifié les "Croisés" à l'Euro-2024, la première phase finale d'un grand tournoi.
En Allemagne, la Géorgie est allée jusqu'en 8ème de finale, après avoir battu le Portugal de Cristiano Ronaldo 2 à 0 en phase de poule, avant de tomber (4-1) face à l'Espagne, future championne d'Europe.
"En être là à seulement 23 ans, c'est fou. Ma vie, c'est comme un grand huit", résumait-t-il récemment.
B.Vidal--ESF