Mondial de hand: les Bleus bouclent leur tour de chauffe
L’équipe de France de handball termine son tour préliminaire du Mondial samedi (18h00) à Porec (Croatie) contre un autre adversaire inférieur sur le papier, l’Autriche, diminuée, avec l'objectif de monter en puissance et faire le plein de points en vue du tour principal.
La première phase des Bleus est à l'image de leur environnement sur la côte croate, doux, ensoleillé et calme après deux larges victoires face au Qatar (37-19) et au Koweït (43-19).
Un peu plus de cinq mois après le camouflet olympique, ils coulent des jours paisibles au bord de l'Adriatique, d'où surgit une première vaguelette, cette Autriche qui leur avait donné du fil à retordre il y a un an au tour principal de l'Euro (33-28, 15-16 à la mi-temps).
Egalement qualifiée après deux succès, elle se présente cependant avec moins de forces qu'à Cologne, handicapée par trois absences majeures sur sa base arrière: aux blessures avant la compétition du droitier de Kiel (Allemagne) Nikola Bilyk et du vétéran gaucher Janko Bozovic s'est ajoutée, jeudi face au Qatar (28-26), celle de l'autre gaucher, Boris Zivkovic.
Le sommet annoncé du groupe C a perdu des couleurs et les Autrichiens de précieuses armes pour pousser dans leurs retranchements les Français avant le tour principal, à partir de mardi à Varazdin, toujours en Croatie.
Peu importe, selon l'ailier gauche Dylan Nahi: "On ne fait pas vraiment attention au fait qu'ils soient amoindris ou pas. Ils vont jouer pour gagner, avec toutes leurs cartes."
- "Signaux très positifs" -
Guillaume Gille est sur la même longueur d'ondes: "Comment est l'adversaire ? Dans quel état est-ce qu'il aurait fallu les affronter ? On a assez de choses à penser toute la journée pour imaginer tous les scénarios probables."
"Une montée en puissance est nécessaire" a ajouté le sélectionneur des Bleus qui doivent l'emporter pour arriver au tour principal avec 4 points, et ainsi ne pas compromettre leurs chances de qualification pour les quarts de finale.
"On a besoin de continuer à stabiliser ce qu'on produit, face à un adversaire qui va nous poser plus de problèmes que les deux premiers" a-t-il poursuivi, ne voyant "pas grand chose de négatif à tirer" des deux premières rencontres.
Hormis une arcade sourcilière endommagée pour Luka Karabatic contre le Koweït, qui ne lui inspire cependant pas d'inquiétude, Gille n'a eu aucun blessé à déplorer.
Il a aussi pu répartir les temps de jeu (seul le gardien Charles Bolzinger n'a pas joué) et donner du rythme, jeudi, à Elohim Prandi, qui n'avait qu'une rencontre dans les jambes après sa luxation de l'épaule gauche début novembre.
"Je vois beaucoup de qualité, d'application du groupe à rentrer dans ce Mondial de la meilleure des façons. On a permis à tout le monde de trouver une forme de repères. Les performances sont convaincantes quelles que soient les rotations" a jugé le sélectionneur.
"Les signaux sont très positifs mais on n'est qu'au début du parcours: le Mondial, c'est un vrai marathon" a-t-il ajouté, "persuadé qu'on aura besoin de faire beaucoup mieux pour aller plus loin".
Seule esquisse d'ombre au tableau, une certaine inefficacité face au but sur les ailes (6/14 sur les deux matches) et dans l'exercice des penalties (3/7).
Pas de quoi inquiéter Gille, qui met en avant la physionomie des matches (faciles), ni Nahi: "On ne va pas se prendre la tête sur chaque tir raté. Sinon, ça devient vite compliqué."
A.M.Ruiz--ESF